La commune d’Anderlecht veut une “recontextualisation” des hommages à l’époque coloniale

La commune d’Anderlecht devrait dans le futur veiller à ce que les monuments et signes d'”hommage” au passé colonial de la Belgique et qui sont visibles dans l’espace public ou dans la maison communale soient accompagnés d’une “recontextualisation” sous la forme d’un panneau explicatif.

La mesure fait en tout cas partie des recommandations du groupe de travail “sur la recontextualisation des hommages coloniaux“, créé en 2017.

Ces recommandations sont soutenues par le collège des bourgmestre et échevins, et devraient donc déboucher, à une date non précisée, sur l’apparition de panneaux “recontextualisant cette période de notre histoire” sur chaque “hommage colonial dans l’espace public et au sein de la Maison communale“. “Le choix a été fait de ne pas débaptiser ces lieux car cela reviendrait à nier cette période de notre histoire. Il est par contre important de les remettre en contexte“, explique dans un communiqué l’échevin de la Solidarité internationale, le cdH Julien Milquet, qui juge “nécessaire de rappeler les moments douloureux engendrés par la période coloniale en s’appuyant sur des faits historiques précis“.

Cette première étape devrait être suivie d’initiatives d’échanges, dans la même logique d’information et de “recontextualisation“, annonce la commune : la Maison des voyageurs, un espace relativement récent qui a déjà pour objectif de faire se rencontrer les cultures présentes dans la commune, organisera des évènements autour de la thématique. Ces “moments” d’information seront organisés en collaboration avec le collectif “Mémoire coloniale” (CMCLD), déjà présent en septembre 2017 quand le conseil communal anderlechtois avait décidé de la création du groupe de travail.

A l’époque, c’était le groupe Ecolo/Groen de la commune qui avait initié le débat sur les “hommages” coloniaux dans l’espace public. La question s’était d’abord centrée sur le square des Vétérans coloniaux, dont les Verts souhaitaient initialement qu’il soit rebaptisé, une proposition qui n’était pas passée. En revanche, selon l’annonce de la commune de mercredi, la Stib sera contactée pour envisager un changement de nom de l’arrêt de bus qui s’y trouve (“Vétérans coloniaux”). La commune compte proposer à la société des transports publics bruxellois “le lancement d’un processus participatif pour définir le nouveau nom de cet arrêt, en lien avec les habitants“.

Les “hommages” à l’époque de l'”État indépendant du Congo” puis du “Congo belge” géré par la Belgique, actuelle république démocratique du Congo, sont nombreux à Bruxelles, que ce soient des statues à la gloire de Léopold II ou des noms de rues et de places. A Anderlecht, outre le square des Vétérans coloniaux, la rue Sergent De Bruyne est concernée, qui porte le nom d’Henry De Bruyne, tué à Kasongo au Congo en 1892 en même temps que le lieutenant Lippens (un monument dédié à Lippens et De Bruyne trône à Blankenberge, où est né De Bruyne). A l’intérieur de la maison communale d’Anderlecht figure aussi une “stèle”, une haute plaque de marbre placée au mur de la Salle des Pas perdus. Elle est gravée “à la mémoire des Anderlechtois morts au Congo“.

Avec Belga