Une première bière trappiste sans alcool
Une première bière trappiste sans alcool est disponible depuis samedi. Elle est produite par la brasserie néerlandaise de La Trappe à Tilburg (sud). Son nom, Nillis, dérive du latin ‘nihil’ (rien) et ‘nullus’ (aucun), la bière arborant clairement un 0,0% (vol. alc.) sur son étiquette. Les bières sans alcool ont le vent en poupe ces dernières années. Aucune des onze brasseries trappistes n’avait cependant franchi le pas jusqu’à aujourd’hui.
La Nillis est uniquement disponible à la salle de dégustation de l’abbaye Notre-Dame de Koningshoeven, au magasin du cloître de l’abbaye et sur le site de vente en ligne de l’abbaye.
Le nom Nillis renvoie également au fleuve du Nil qui traverse l’Ouganda, un pays où se situe une abbaye-fille de Koningshoeven, Notre-Dame de Victoria. Une partie des bénéfices de la vente de la nouvelle bière sera destinée aux projets de développement des frères en Ouganda, comme la construction d’une école secondaire, précise dans un communiqué les trappistes néerlandais.
La brasserie de La Trappe est l’une des trappistes qui propose la gamme de bières la plus diversifiée. Cette tendance à la diversification s’est accentuée après le partenariat noué en 1999 avec la brasserie laïque Bavaria, aujourd’hui Swinkels Family Brewers qui a repris Palm et Rodenbach en 2016.
On voit ainsi une blanche apparaître en 2003 et, surtout, des trappistes barriquées dès 2009, à une période où les brasseries classiques commencent aussi à retrouver la technique du vieillissement en fût. Puis, alors que la renommée de la brasserie doit beaucoup à sa quadruple (10%), La Trappe a vite compris que la panoplie trappiste ne devait pas se limiter à des bières fortes. La Puur à moins de 5% vol. alc. a ainsi vu le jour en 2010 avant une version revisitée, biologique (4,5%), en 2020.
En Belgique, deux brasseries trappistes ont aussi récemment commercialisé une version faible en alcool. La Chimay Dorée (4,8%) est sortie en 2013 alors que la Westmalle Extra (4,8%), disponible depuis de nombreuses années à la porte de l’abbaye, est vendue depuis quelques mois dans les centrales à boissons et l’horeca.
Une trappiste belge sans alcool n’est pas à l’ordre du jour, mais il ne faut jamais dire jamais, chuchote-t-on dans les couloirs des monastères…