Valérie Vierset refuse de répondre sur les jetons de présence : “Quitter le Samusocial, c’était une déchirure”

Valérie Vierset, ancienne administratrice du Samusocial et ec-cheffe de cabinet de Pascale Peraïta au CPAS de la Ville de Bruxelles, a été la première personne auditionnée par la Commission d’enquête parlementaire sur le Samusocial, ce mardi après-midi. Devant les commissaires, Valérie Vierset est apparue pour le moins stressée mais disposée à donner quelques réponses sur les questions posées par la Commission d’enquête.

Elle est ainsi arrivée au Samusocial comme employée administrative. Je ne connaissais pas l’ASBL, ni Pascale Peraïta au moment de l’annonce, confie-t-elle. “J’ai ensuite poursuivi à mi-temps au Samusocial, quand Pascale Peraïta est devenue présidente du CPAS en 2013, pour apporter un soutien logistique aux équipes en place et aidé les gens dans la rue, comme par le passé. Jusqu’en juillet 2014, j’ai poursuivi ce travail à mi-temps mais cela a été humainement difficile. J’ai ensuite pris un congé sans solde pour assurer un temps plein au CPAS (NDLR : en tant que cheffe de cabinet de la présidente de l’époque, Pascale Peraïta). Je suis alors devenue membre du Bureau du conseil d’administration du Samusocial”. Elle confie avoir eu un autre mandat rémunéré comme administratrice au CHU Brugmann, mandat qu’elle a quitté suite au scandale du Samusocial.

“Je siégeais à titre privée au Bureau du Samusocial”

Elle a démissionné de son poste à l’ASBL début juin, après les premières révélations sur le scandale autour des rémunérations des administrateurs. “C’est moi qui ait pris cette décision. Il fallait que je fasse un pas de côté par rapport aux équipes du Samusocial. Il y a eu une démission collective, qui doit encore être actée par une assemblée générale. Quitter le Samusocial, c’était une déchirure”, explique Valérie Vierset. “Et au Bureau du Samusocial, je siégeais à titre privée”.

Pour le reste, elle reste vague sur son rôle : elle explique ainsi qu’elle n’a pas participé aux recrutements au sein de l’ASBL, qu’elle n’a pas participé aux discussions sur une future direction tripartite, qu’elle n’a jamais rempli de notes de frais au Samusocial, qu’elle n’a pas participé à un safari au Sénégal avec Pascale Peraïta,… Et elle refuse de répondre aux questions concernant les jetons de présence des administrateurs du Samusocial ou à la question de savoir “qui était le véritable chef” de l’ASBL, invoquant notamment l’enquête judiciaire en cours. Pourtant, elle affirme plus tard qu’elle rendait des comptes “seulement à Pascale Peraïta”, et non Yvan Mayeur.

“Une liberté d’action pour les sans-abris”

Valérie Vierset a aussi défendu le statut du Samusocial, ASBL privée bénéficiant de fonds publics. Le fait d’être une ASBL privée permettait au Samusocial d’avoir une véritable liberté d’action pour les sans-abris. Si l’ASBL devenait publiques, certains ministres auraient voulu plus de contrôle sur les personnes aidées, sur les illégaux… Pour moi, la seule différence qu’on peut faire pour donner accès aux centres du Samusocial, c’est la vulnérabilité des gens. C’était important de se battre pour ça”, estime-t-elle.

Concernant les séminaires dénoncés par L’Écho ce samedi, Valérie Vierset affirme qu’elle était présente mais qu’elle n’a “rien vu d’illicite”. “Je suis une couche-tôt”, réplique-t-elle. “Tout tournait autour du Samusocial, même dans les moments de détente. On discutait énormement du travail”. Pourtant, aucun P.-V. ou autre preuve de ce travail n’a jusqu’ici été fourni aux commissaires, de la part du Samusocial. Elle a confirmé la présence des commissaires du gouvernement, liés aux cabinets de Rudi Vervoort (PS) et de Pascal Smet (sp.a).

Valérie Vierset a terminé l’audition en larmes, affirmant que les réponses qu’elle ne peut apporter ce mardi “ne sont pas des preuves que je veux effacer mais des oublis dû au choc, à l’émotion” face à ce scandale. “J’ai été licenciée du CPAS le 22 juin, je suis aujourd’hui sans emploi”, conclut-elle, avant de laisser sa place à Pascale Peraïta. (Gr.I., photo BX1)