Sommet de l’OTAN : bon pour Bruxelles, pas forcément pour l’horeca

OTAN - Nouveau siège - Belga

Ces mercredi et jeudi, la Région de Bruxelles-capitale va vivre au rythme de la visite du président américain Donald Trump et de sommet de l’OTAN, également destiné à inaugurer le nouveau siège de l’organisation intergouvernementale, à Haren. La circulation est du coup fortement perturbée dans le centre-ville, autour de Brussels Airport et autour de Haren, et bon nombre de travailleurs ont décidé de profiter de l’occasion pour prendre congé, vu le jour férié de ce jeudi.

Toutefois, ces sommets de l’OTAN sont-ils vraiment bénéfiques pour la Belgique ? Pour l’image du pays, certainement. Les événements tragiques de mars 2016 ont clairement eu un impact négatif pour l’économie et le marché du tourisme en Belgique. De nombreuses campagnes ont été mises en place pour redorer cette image, et ce sommet de l’OTAN semble être le point d’orgue, destiné à confirmer que la Belgique peut accueillir les plus grands chefs d’État et assurer leur sécurité sans le moindre souci.

Concernant l’horeca, le bilan est pourtant moins réjouissant. Selon des chiffres révélés par Horeca Brussel, et confirmés par la rédaction de la VRT, le taux de réservation des hôtels de mercredi jusque vendredi n’est que de 60%, soit 15% de moins que lors d’un jour normal de mai. Les hôteliers espérent toutefois un meilleur taux durant ce week-end, vu le temps ensoleillé annoncé samedi et dimanche. Mais durant la visite de Donald Trump et le sommet de l’OTAN, difficile de remplir les chambres… Seules les délégations internationales prévues pour ces grands rendez-vous remplissent finalement les établissements, en plus de quelques touristes.

Sur le long terme, toutefois, la présence du siège de l’OTAN à Bruxelles a un impact positif sur la région. Comme l’explique le rapport Bruxelles-Europe réalisé par le Commissariat à l’Europe et aux organisations internationales de la Région de Bruxelles-capitale, l’OTAN employait en 2016 4.578 personnes dont 762 Belges. Sans compter les nombreux diplomates (ils sont près de 5.000 en région bruxelloise) qui participent aux réunions de l’organisation tout au long de l’année et vivent partiellement ou toute l’année en Belgique. Ce rapport indique que les 121.000 emplois générés à Bruxelles grâce aux organisations internationales installées sur le territoire comme l’Union européenne ou encore l’OTAN représentent cinq milliards d’euros de valeur ajoutée pour l’économie locale. L’impact n’est donc pas négligeable.

La capitale de l’Europe reste donc une base internationale incontournable pour de nombreuses organisations intergouvernementales, comme l’OTAN, et profite donc clairement de cette aura au bénéfice de son économie. Bruxelles est ainsi la troisième région européenne en terme de Produit Intérieur Brut (PIB), sur les 306 régions européennes que compte l’Union Européenne. Et la présence de l’OTAN permet aussi à Bruxelles de garder sa place sur le podium dans ce classement, grâce aux créations d’emplois qui en découlent et aux nombreux étrangers qui se déplacent jusque la capitale belge. Au grand bonheur des commerçants et politiques locaux. (Gr.I., photo Belga)