Opération anti-terroriste à Anderlecht: les frères Saouti maintenus en détention

Illustration shows  a house in Anderlecht, Brussels, after a house search by the police regarding terrorist attacks, Wednesday 05 July 2017. BELGA PHOTO THIERRY ROGE

Les frères Khalid (40 ans) et Akim (37) Saouti ont été maintenus en détention pour un mois supplémentaire par la chambre du conseil de Bruxelles, a indiqué lundi le parquet fédéral. Ils avaient été placés sous mandat d’arrêt la semaine dernière, soupçonnés de préparer des projets d’attentats terroristes. Leurs avocats n’avaient pas demandé leur remise en liberté.

Les deux frères Saouti, tous deux de nationalité belge, ont été inculpés de participation aux activités d’un groupe terroriste. Ils avaient été placés sous mandat d’arrêt à la suite d’une opération menée mercredi dernier à Anderlecht par des enquêteurs belges et français afin de démanteler une cellule terroriste suspectée de préparer un nouvel attentat. Les deux frères avaient été récemment repérés par la cellule anti-terrorisme de la police judiciaire fédérale de Bruxelles. Les deux hommes semblaient radicalisés et l’enquête aurait déterminé qu’ils planifiaient un attentat avec d’autres suspects. On ignore pour l’heure où et quand devait se produire cet attentat et il est possible qu’une cible concrète n’avait pas encore été déterminée. Akim et Khalid Saouti sont par ailleurs les frères de Saïd Saouti, le fondateur des Kamikaze Riders, un club de motards dont plusieurs membres ont eu des liens avec le groupuscule islamiste Sharia4Belgium via une famille de combattants en Syrie originaire de Vilvorde.

L’enquête qui a conduit à l’arrestation d’Akim et Khalid Saouti aurait débuté grâce à une information des services de renseignements américains transmise à leurs collègues français. Il s’agissait vraisemblablement d’une information concernant Salah Ghemit (42), un homme au lourd passé criminel et suspecté d’être radicalisé, qui a été arrêté le même jour que Khalid et Akim Saouti. Il semblerait d’après l’enquête, que Ghemit et les frères Saouti auraient entretenu des contacts téléphoniques réguliers durant les dernières semaines et se seraient vus au moins une fois en région bruxelloise. Les enquêteurs disposaient d’images de vidéosurveillance sur lesquelles on pouvait voir Ghemit et Akim Saouti en train de visiter un box de garage où ont notamment été trouvées des armes mercredi passé. Tandis qu’Akim faisait le guet à l’extérieur, Ghemit entrait dans le box avec un sac de sport noir avant de ressortir avec ce même sac. Il pourrait s’agit du moment où les armes découvertes ultérieurement, ont été amenées dans le box. Selon la défense, rien n’est pourtant établi à ce stade de l’enquête.

“L’enquête en est encore à ses débuts et devra déterminer s’il s’agit réellement d’un dossier de terrorisme ou s’il relève plutôt du grand banditisme. Mon client et son frère ne projetaient en tout cas pas d’attentat et aucun élément du dossier ne l’indique. Nous ignorons bien sûr quelles étaient les intentions de Salah Ghemit et n’avons pas encore eu accès au volet français de ce dossier mais espérons l’avoir rapidement”, a indiqué Me Xavier Carrette, l’avocat d’Akim Saouti. Les armes découvertes dans le box de garage appartenaient bien à Akim Saouti, a concédé Xavier Carrette. “Le reste du matériel trouvé lui appartenait également. Il acheté ce dernier ainsi que les armes à un bon prix mais n’avait pas de plan concret quant à leur utilisation. Son frère n’avait par ailleurs rien à voir avec ces achats.” Selon Me Carrette, rien n’indique que Khalid et Akim Saouti seraient radicalisés. “Mon client a depuis des années un contrat de travail fixe en tant que chauffeur de camion”, a-t-il ajouté, affirmant que le suspect toujours recherché dans ce dossier n’est pas radicalisé et ne projette pas d’attentat. “Il serait dans l’intérêt de tout le monde, y compris le sien, que cet homme se rende.” Le suspect encore recherché dans le dossier est Mohamed Saouti, un frère de Khalid et Akim Saouti. (Belga)