La mort du jeune migrant à Bruxelles “est due à un manque de prévoyance”, selon le délégué aux droits de l’enfant

Un jeune migrant a été écrasé par un bus samedi près de la gare de Bruxelles-Nord, alors qu’il s’y était accroché afin d’atteindre la ville française de Calais. Il a succombé à ses blessures, a confirmé mardi le parquet de Bruxelles. Ce décès n’est “sans doute pas accidentel (mais) la conséquence indirecte du manque de prévoyance et de précaution à l’égard des mineurs étrangers non accompagnés (Mena), dénonce mardi Bernard De Vos, Délégué général aux droits de l’enfant pour la Fédération Wallonie-Bruxelles.

“Des centaines de migrants, dont de nombreux Mena dorment chaque soir (dans le parc Maximilien, proche de la gare du Nord, NDLR) dans des conditions humainement intolérables, s’indigne Bernard De Vos, soulignant que cette situation est dénoncée depuis plusieurs semaines par les organisations humanitaires et des droits de l’Homme. “La seule intervention de l’État se résume à celle de la police. Celle-ci effectue de nombreux contrôles et autant de rafles qui se terminent par la confiscation des sacs de couchage et des maigres biens dont disposent ces malheureux.”

Selon le Délégué général aux droits de l’enfant, les Mena bénéficient d’une protection insuffisante, “du fait même de l’approche sécuritaire et répressive choisie par l’ensemble des pays européens et à laquelle la Belgique n’échappe pas”. Pour M. De Vos, le décès du jeune migrant est ainsi la “conséquence indirecte du manque de prévoyance et de précaution à l’égard de ces enfants. (…) Aucune autorité ne peut nier avoir été dûment informée de leur présence dans le parc Maximilien.

Le délégué recommande, afin d’éviter d’autres drames ou de contraindre ces enfants à la clandestinité, d’ouvrir un centre d’accueil d’urgence qui permettra aux Mena de bénéficier “de conditions de vie acceptables et de disposer d’une information accessible pour leur permettre de poser les choix les plus judicieux pour leur avenir”. (avec Belga)

  • Reportage de Valérie Leclercq et Anaïs Letiexhe.