Fusion UCL – Saint-Louis : Jean-Claude Marcourt veut apaiser les tensions

Walloon Minister of Economy, Industry, Innovation and IT Jean-Claude Marcourt pictured during a plenary session of the Walloon Parliament in Namur, Wednesday 09 November 2016. BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR

Après les vives tensions apparues ces derniers jours autour du projet de fusion entre les universités catholiques de l’UCL et de Saint-Louis, le ministre en charge de l’Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles entend visiblement faire retomber la pression autour du dossier, politiquement sensible pour la majorité PS-cdH.

Interrogé en commission du Parlement sur la vive polémique suscitée par le projet, Jean-Claude Marcourt s’est gardé mardi de tout commentaire politique, promettant plutôt un “examen serein” du dossier. Le ministre, a-t-il annoncé, rencontrera à cet effet cette semaine les recteurs de l’UCL et de Saint-Louis pour entendre leurs arguments en faveur de cette fusion, et les conséquences que celle-ci entraînera, selon eux, pour l’ensemble du paysage universitaire.

“La question qui se pose, c’est en quoi ce projet apporte-t-il une plus-value sociétale à notre enseignement supérieur?”, a déclaré le ministre. Tout en se disant partisan d’un pluralisme dans l’enseignement, M. Marcourt a rappelé sa volonté politique de lutter contre la concurrence dans ce secteur vu “notre particularité à avoir des établissements supérieurs tous les 40 km dans notre pays”.

L’UCL et Saint-Louis ont annoncé le mois dernier leur intention de fusionner. L’annonce a suscité une levée de boucliers du pilier universitaire laïc constitué par l’ULB, l’UMons et l’ULg. La semaine dernière, le ministre-président de la Fédération, Rudy Demotte (PS), avait sonné la charge politique contre le projet, évoquant une fusion “extrêmement préjudiciable (…) aux relents de guerre scolaire”. Dans la presse ce mardi matin, un ténor de son partenaire de majorité en Fédération, André Antoine (cdH), défend, lui, un projet “pleinement légitime” que ni la loi ni la Constitution ne pourrait gêner.

Pour pouvoir être validée, la fusion entre l’UCL et Saint-Louis devra être soumise prochainement à l’avis de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (Ares), où siègent les représentants du secteur. Il faudra ensuite que le Parlement de la Fédération trouve une majorité en son sein pour modifier le décret Paysage de l’enseignement supérieur de 2013, ce qui pourrait bien se révéler compliqué. Intervenant mardi en commission, le député montois Nicolas Martin (PS) est ainsi apparu clairement opposé à cette fusion qui va à “l’encontre de l’histoire”, a-t-il jugé. (Belga, photo Belga/Virginie Lefour)