Bruxelles : près de 200 personnes dénoncent les refus aux demandes d’asile des migrants irakiens

Près de 200 personnes se sont rassemblées lundi à 11h00, devant le CGRA (Commissariat général aux Réfugiés et aux Apatrides), boulevard Roi Albert II à Bruxelles, pour mettre en lumière les refus aux demandes d’asile de nombreux migrants irakiens. Une délégation a été reçue et a remis un plaidoyer.

Les manifestants dénoncent une systématisation des refus et le renvoi dans des zones dites sûres, alors que le danger est, selon eux, partout. “Je pense que l’État belge, comme de nombreux Etats européens, ne prend pas assez ses responsabilités dans l’accueil des personnes issues de zones en conflit”, estime John’s Mbulula, coordinateur Asile et Migration au MRAX (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie), association membre du réseau Front des migrants. “La N-VA ne semble pas des plus favorables à l’accueil des migrants et donc toute excuse est bonne pour expulser les gens dans une zone déterminée qui peut être considérée comme sûre, même si les gens ne viennent pas de cette partie du pays.”

“Nous demandons à la Belgique d’avoir pitié de nos enfants”

Les participants irakiens mettent en avant qu’ils ne sont pas des migrants économiques. Ils disent ne pas viser une vie plus aisée en Europe, mais simplement rechercher la sécurité pour leur famille. “Imagine un pays où chaque partie a sa propre milice, travaillant pour un agenda particulier”, évoque Mohammed Al-Lami, membre de la délégation qui a été reçue. “La vie a perdu toute valeur et il n’y a plus de place pour l’humanité. Entre les bombardements et les attaques terroristes, des personnes sont tuées tous les jours et la paix n’est pas à espérer, pour moi, avant une dizaine d’années. (…) Nous sommes des centaines à avoir reçu des réponses négatives. Nous ne voulons pas changer les règles d’un pays qui n’est pas le nôtre, mais nous demandons à la Belgique d’avoir pitié de nos enfants. J’avais une bonne situation à Bagdad. J’ai quitté mon pays, uniquement parce que la sécurité est une valeur inestimable. J’ai déjà perdu deux enfants en Irak dans une attaque terroriste et je ne veux pas voir mes deux filles et ma femme rentrer au pays pour mourir. J’en appelle à la compassion des décideurs pour nos familles.”

Belga, photo Belga/Laurie Dieffembacq

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21 août 2017 - 15h16
Modifié le 21 août 2017 - 15h16