Youssou Ndour combat le paludisme pour combattre la pauvreté

Le chanteur sénégalais Youssou Ndour, héraut de la lutte contre le paludisme, espère voir ce fléau éradiqué dans son pays, afin de lever un verrou au développement de l’Afrique. Son engagement de longue date contre cette maladie souvent minimisée par les victimes elles-mêmes, pourtant très nombreuses (quelque 200 millions par an, dont plus de 400.000 morts, essentiellement en Afrique subsaharienne), a été surtout motivé par la prise de conscience de ses lourdes conséquences économiques, confie-t-il dans un entretien à l’AFP.

Même parmi les populations directement touchées par ce parasite véhiculé par les moustiques, “on a toujours cité la maladie comme une petite chose, une petite maladie”, explique Youssou Ndour, en lunettes, vêtu d’un ensemble tunique-pantalon à damier noir et blanc brodé.
“Ici, il y a beaucoup de gens qui te disent “j’ai une petite grippe”” alors qu’ils souffrent du paludisme, dit-il. “Combien d’enfants sont partis sans qu’on puisse dire si c’est le paludisme ou autre chose ?”.

Pour sensibiliser à la fois les populations et la communauté internationale, il a participé à l’organisation de concerts géants, avec des stars africaines ou mondiales de la chanson, et à des campagnes de prévention, par exemple pour l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides.

Le paludisme est une maladie de la pauvreté, qui ponctionne une partie importante des ressources africaines, souligne Youssou Ndour, citant l’estimation de “plus de 12 milliards de dollars (environ 11,3 milliards d’euros) d’impact économique” par an.

“Un enfant qui a la malaria, il ne peut plus aller à l’école. Quand on ne peut plus aller à l’école, après, automatiquement on n’a pas d’emploi, on n’a pas de travail. Donc, la pauvreté est toujours là, derrière”, explique-t-il.