Washington exhorte Doha et Ryad à "adoucir" leurs propos

Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a exhorté dimanche le Qatar et quatre pays menés par l’Arabie saoudite, qui ont isolé le petit émirat, à “adoucir” leurs propos. L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont accordé au Qatar un délai de dix jours pour satisfaire à 13 demandes, avant de mettre fin à l’isolement économique et diplomatique du petit émirat gazier.
Mais Doha a affirmé samedi que ces demandes, parmi lesquelles la fermeture de la chaîne Al-Jazeera, la réduction de ses relations avec l’Iran ou la fermeture de la base turque au Qatar, n’étaient “pas raisonnables”.
“Même si le Qatar aura beaucoup de mal à satisfaire à certaines demandes, il y a suffisamment de choses qui peuvent constituer une base de dialogue pour aller vers une solution”, a estimé M. Tillerson dans un communiqué, en appelant les pays “à s’asseoir ensemble et poursuivre cette discussion”.
“Adoucir les propos aiderait aussi à réduire les tensions”, a-t-il ajouté.
Soutien du Qatar, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé dimanche que l’ultimatum présenté par l’Arabie saoudite et ses alliés était “contraire au droit international”.
Ces tensions diplomatiques, encouragées selon certains observateurs par une récente visite de Donald Trump en Arabie saoudite, pourraient menacer à terme la présence militaire des Etats-Unis au Qatar, qui y disposent d’une base aérienne cruciale pour la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.
Selon le Qatar, ces tensions sont liées à des différends anciens et pas à la lutte contre les groupes extrémistes.
“Ce blocus illégal n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme, c’est pour limiter la souveraineté du Qatar et sous-traiter notre politique étrangère”, a déclaré un porte-parole du gouvernement qatari, le cheikh Saif bin Ahmed Al-Thani.