Washington dément que le Hezbollah ait utilisé des blindés destinés à l'armée libanaise

Washington a nié mercredi que des véhicules blindés manoeuvrés par le Hezbollah lors d’un défilé militaire en Syrie proviennent de livraisons d’équipement américain destinées à l’armée libanaise, comme l’affirme une source militaire israélienne. Des images diffusées en novembre montraient des combattants du mouvement chiite, classé sur la liste américaine des organisations “terroristes”, équipés de véhicules blindés américains M113 lors d’un important défilé militaire du Hezbollah à Qousseir, une ville syrienne proche de la frontière libanaise.
Mercredi, une source militaire israélienne a affirmé, sous couvert d’anonymat, que l’Etat hébreu avait “reconnu ces véhicules APC (Armoured personnel carrier) (…) comme ceux ayant été donnés par les Etats-Unis au Liban”.
Ils ont probablement été remis par l’armée libanaise au Hezbollah, dans le cadre “d’un accord”, le groupe chiite ayant “resserré son emprise” sur les institutions libanaises, selon cette source.
Une information fermement démentie à Washington par le porte-parole du Département d’Etat, John Kirby.
Après ces allégations en novembre, le ministère de la Défense a conduit à cette époque une analyse structurelle des véhicules blindés en question et a conclu que ces véhicules ne provenaient pas de l’armée libanaise. Notre évaluation reste la même”, a-t-il dit à l’AFP.
“Comme nous l’avons souligné lorsque ceci a été soulevé la première fois, l’armée libanaise a déclaré publiquement que les véhicules montrés en ligne n’ont jamais été sur leurs inventaires d’équipement”, a-t-il ajouté.
L’armée libanaise “respecte les exigences de surveillance de l’usage final (des équipements), conserve un bilan exemplaire concernant l’équipement américain et reste un partenaire précieux dans la lutte contre le groupe Etat islamique et les autres extrémistes”, a poursuivi M. Kirby.
Les Etats-Unis fournissent des armes au Liban à condition qu’elles ne soient utilisées qu’au sein de l’armée. Washington serait donc obligé de revoir cet accord s’il était prouvé que des engins sont tombés entre les mains du Hezbollah.
En 2014, le Liban avait été le cinquième plus grand récipiendaire de l’aide militaire américaine, selon l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth.