Washington a versé 400 millions à l'Iran une fois ses otages libérés

Les Etats-Unis ont reconnu jeudi avoir attendu en janvier dernier que leurs ressortissants prisonniers en Iran soient bien libérés pour faire acheminer presque simultanément à Téhéran 400 millions de dollars en liquide, tout en réaffirmant qu’il ne s’agissait pas d’une rançon. “Inquiets que l’Iran puisse manquer à sa parole sur la libération des prisonniers (…) et, pour être honnête, en raison de la méfiance entre l’Iran et les Etats-Unis, nous avons bien entendu cherché à garder le maximum de levier, d’avantage jusqu’à ce que les Américains soient libérés”, a admis le porte-parole du département d’Etat John Kirby.
Il était interrogé sur les suites d’informations du Wall Street Journal (WSJ) sur le déroulement du week-end des 16 et 17 janvier entre les Etats-Unis et l’Iran.
A la suite de révélations du WSJ début août, Washington avait reconnu avoir versé le 17 janvier à l’Iran l’équivalent de 400 millions de dollars en liquide, en billets d’euros et de francs suisses stockés sur des palettes et chargées dans un avion de fret.
Mais le président Barack Obama avait démenti tout versement de “rançon” pour la libération en janvier de cinq Américains.
Le 16 janvier, l’Iran et six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) mettaient en oeuvre à Vienne leur accord historique sur le nucléaire iranien scellé le 14 juillet 2015.
Ce même 16 janvier, Washington et Téhéran annonçaient un échange inédit de prisonniers: quatre Irano-Américains et un Américain, dont le correspondant du Washington Post Jason Rezaian, libérés par la République islamique contre la “clémence” des Etats-Unis accordée à sept Iraniens détenus.
Et le 17 janvier, le président Obama rendait public un remboursement par Washington à Téhéran de 1,7 milliard de dollars représentant un contrat d’armement jamais honoré et datant d’avant la Révolution islamique de 1979 et la rupture des relations diplomatiques en 1980.
Début août, le département d’Etat avait affirmé que l’affaire du Tribunal arbitral et celle des prisonniers étaient “complètement distinctes”. Jeudi, M. Kirby a reconnu que les deux étaient “liées”.