Wall Street chute mais résiste à la panique après le Brexit

Wall Street a fini sur une chute vendredi, sonnée après le choc provoqué par la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne, sans toutefois céder à la panique: le Dow Jones a perdu 3,39% et le Nasdaq 4,12%. Selon des résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a accusé sa plus forte chute en points depuis l’été 2011, perdant 611,21 points, à 17.399,86 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, est tombé à 4.707,98 points. L’indice élargi S&P 500 a lâché 3,60%, à 2.037,30 points, accélérant son recul en deuxième partie de séance.
“C’est une grosse réaction, mais nous n’y voyons pas (…) le début d’un renversement durable” des indices, a déclaré Jack Ablin, chez BMO Private Bank.
La victoire du Brexit lors du référendum de jeudi a pris de court l’ensemble des marchés financiers, dont certains ont observé des chutes du même ordre de grandeur qu’au moment de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en 2008.
La chute de Wall Street est restée toutefois bien plus limitée que celle de nombreuses places européennes comme Madrid (-12,35% en clôture), Paris (-8,04) ou Francfort (-6,82%), et la situait plutôt parmi des places moins directement concernées par le Brexit comme Zurich (-3,44%).
“Le marché américain des actions va-t-il bénéficier de l’idée qu’il est relativement sûr par rapport aux autres? Verra-t-on un renversement des marchés d’actions et d’obligations avec l’idée que la réaction immédiate au Brexit a été exagérée? Est-ce que ce scrutin britannique va déclencher une correction, ou pire, cet été? Tout est possible”, a résumé Patrick O’Hare, de Briefing.
Pour l’instant, le vote britannique “fait planer un énorme nuage d’incertitudes”, a expliqué Peter Cardillo, chez First Standard Financial. Selon lui, “la baisse n’est pas près de s’arrêter car personne ne sait ce qui va se passer”, ce qui conduit les investisseurs à chercher des valeurs refuges.
Le marché obligataire en profitait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a retrouvé des niveaux plus vus depuis l’été 2012, s’affichant vers 20h20 GMT à 1,565% contre 1,745% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,415%, contre 2,558% précédemment.
Pour l’instant, les investisseurs semblent se préparer à ce que la volatilité perdure. “On va voir d’autres journées comme aujourd’hui, car il va encore arriver que la sagesse collective se trouve prise en défaut”, a dit Jack Ablin. Selon lui, le week-end va être “l’occasion de prendre du recul, de faire des lectures et des recherches et de voir où on peut peut-être tirer profit de la volatilité et essayer de se remettre à prendre des risques”.

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24 juin 2016 - 23h25