Wall Street baisse sur fond d'aversion mondiale au risque

Wall Street a baissé mardi pour sa première séance de la semaine, rejoignant le mouvement d’aversion au risque observé depuis le week-end sur les marchés mondiaux, notamment face aux conséquences du Brexit: le Dow Jones a perdu 0,61% et le Nasdaq 0,82%. Selon des résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 108,75 points à 17.840,62 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 39,67 points à 4.822,90 points. L’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,68% à 2.088,55 points.
“On dirait que des craintes réapparaissent sur la croissance économique”, a résumé Jack Ablin, de BMO Private Bank. Comme en témoignaient une baisse générale des autres grandes Bourses, ces inquiétudes étaient manifestement mondiales, d’autant que le calendrier économique américain s’est résumé à l’annonce sans surprise d’une rechute des commandes industrielles en mai.
“Je n’ai pas l’impression que l’on réagisse à une mauvaise nouvelle particulière ou à une grosse surprise”, a relativisé M. Ablin, estimant que c’était surtout les craintes liées au Brexit qui réapparaissaient une dizaine de jours après le vote britannique en faveur d’une sortie de l’Union européenne (UE).
A ce titre, la Banque d’Angleterre (BoE) et son gouverneur Mark Carney ont averti mardi que des risques pour la stabilité financière avaient “commencé à se manifester” même si en allégeant les contraintes fixées aux banques, ils ont encouragé la Bourse de Londres à clôturer dans le vert et à se distinguer ainsi de ses homologues européennes.
“Les propos de Mark Carney ont donné corps aux inquiétudes autour du Brexit et ses implications pour la croissance économique”, a commenté M. Ablin.
Comme les places mondiales avaient déjà nettement baissé lundi, alors que Wall Street était fermée pour la fête nationale américaine, certains observateurs estimaient par ailleurs qu’elle avait rattrapé son retard en reculant au sortir d’un week-end de trois jours.
“On est simplement en train de suivre les marchés européens”, a estimé Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial. “Le secteur financier est en train de beaucoup souffrir en Europe… Et on suit le mouvement”.
Tout en relativisant une baisse “limitée” de Wall Street, il remarquait aussi qu’une chute des cours du pétrole –frappés par l’aversion générale au risque et par des considérations plus spécifiques sur l’offre d’or noir dans le monde– avait aussi pu contribuer à la déprime générale.