Vénézuela: de nouveaux heurts avec la police lors d'une manifestation à Caracas

Des heurts avec les forces de l’ordre ont à nouveau éclaté samedi à Caracas lors d’une manifestation qui a rassemblé des milliers d’opposants au président vénézuélien Nicolas Maduro, la quatrième en une semaine dans ce pays en pleine crise politique et économique. Dans le quartier de La Campiña, les quelque 4.000 manifestants ont été empêchés d’avancer par les policiers et les militaires de la garde nationale, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles en caoutchouc pour les contenir. Certains ont répliqué par des jets de pierres vers les forces de l’ordre. Officiellement, les heurts n’ont fait aucun blessé. Les affrontements ont éclaté quand les manifestants ont tenté de se rendre dans le centre de la capitale, où se trouvent les institutions contrôlées par le chavisme. Ils ont duré près de deux heures avant que les opposants se replient vers d’autres points de la ville, même si des heurts persistaient en milieu d’après-midi en certains endroits.
Dans le centre, les partisans de Nicolas Maduro défilaient eux aussi, dans le cadre d’un événement baptisé “grande fête culturelle, sportive et récréative”.
Du côté de l’opposition, la colère dominait au lendemain de la sanction infligée à l’un de ses leaders, Henrique Capriles, principal rival de Nicolas Maduro. Il a été déclaré inéligible pour 15 ans, vendredi, par l’organisme public chargé de contrôler l’action des fonctionnaires.
“Les gens en ont marre de tant de corruption, de la faim et de la misère”, confiait samedi à l’AFP une manifestante. “Ils croient qu’en rendant Capriles inéligible ils vont le faire taire, mais ça va être tout le contraire, c’est maintenant que la lutte commence”, a déclaré une autre, âgée de 55 ans, alors que dans le cortège, beaucoup brandissaient le portrait de l’opposant politique de 44 ans.
“On verra bien qui rira le dernier! Nous nous verrons dans les rues du Venezuela, @nicolasmaduro, il n’y aura pas de répit”, a d’ailleurs promis sur Twitter M. Capriles. Il a affirmé qu’il ferait appel de la sanction.
L’opposition, qui cherche à obtenir le départ anticipé du président socialiste, très impopulaire, a appelé à de nouvelles manifestations la semaine prochaine.