Violences à Kinshasa: 17 morts, selon un bilan "provisoire" officiel

Dix-sept personnes – et non 31 comme indiqué précédemment – sont mortes dans des violences ayant éclaté lundi à Kinshasa avant une manifestation d’opposition, selon un bilan “provisoire” donné par le ministre de l’Intérieur congolais, Évariste Boshab, qui a qualifié ces événements de “mouvement insurrectionnel”. “A la mi-journée, le triste et douloureux bilan provisoire de ces actes de barbarie et d’extrême sauvagerie” est de “17 morts dont trois policiers et quatorze civils parmi les pillards”, a déclaré M. Boshab lors d’une conférence de presse dans la capitale de la République démocratique du Congo. L’un des policiers a été brûlé vif, selon le ministre.
Ils s’agit des pires violences enregistrées à Kinshasa depuis les émeutes antipouvoir de janvier 2015 au cours desquelles plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées.
“La ville de Kinshasa vient de faire face à un mouvement insurrectionnel qui s’est soldé par un échec”, a affirmé le ministre, accusant “les manifestants” d’avoir “délibérément choisi” de ne pas respecter l’itinéraire qui avait été arrêté avec les autorités.
Un “Rassemblement” des principaux partis d’opposition avait appelé à manifester lundi dans tout le Congo pour signifier au président Joseph Kabila son “préavis”, trois mois avant l’expiration de son mandat, le 20 décembre, et exiger la convocation de la présidentielle censée avoir lieu avant cette date.
A Kinshasa, la manifestation devait commencer à 13h00 (12h00 GMT), mais plusieurs heurts ont opposé de jeunes manifestants armés de pierres à la police antiémeutes dans la matinée.
Les autorités ont déploré plusieurs pillages et incendies criminels ayant visé des permanences de formations politiques de la majorité.
Selon des sources de sécurité privées, il y a eu quelques pillages épars dans des quartiers sud de la capitale ayant visé des agences bancaires ou des magasins tenus par des Chinois.