Venezuela: l'opposition dénonce un "putsch" et appelle à manifester contre Maduro

L’opposition vénézuélienne a appelé à manifester mercredi dans l’ensemble du pays en signe de protestation contre le “coup d’Etat” que constitue, selon elle, la suspension du processus de référendum contre le président Nicolas Maduro. “Il y a eu un coup d’Etat au Venezuela, on ne peut pas appeler cela autrement. L’heure est venue de défendre la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela. Nous devons rétablir le lien constitutionnel”, a lancé vendredi, hors de lui, Henrique Capriles, farouche opposant à M. Maduro et figure de la Table pour l’unité démocratique (MUD), coalition majoritaire au Parlement.
“Mercredi (…) la mobilisation va débuter dans tout le pays, nous allons reprendre le Venezuela pied à pied, tout le peuple sera mobilisé pour rétablir le lien constitutionnel”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
L’opposition, a-t-il précisé, va organiser dimanche une “séance extraordinaire de l’Assemblée nationale où des décisions seront prises”.
Cette réaction intervient au lendemain de l’annonce faite par le Conseil national électoral (CNE) de la suspension de la collecte de signatures d’électeurs, étape préalable à l’organisation d’un référendum contre M. Maduro, très impopulaire dans son pays en raison notamment d’une grave crise économique.
Le CNE a évoqué des “fraudes” commises par l’opposition pour justifier le gel du processus devant mener au référendum. L’opposition accuse depuis des mois le CNE de jouer le jeu du gouvernement.
Aux côtés de M. Capriles, Henry Ramos Alup, président du Parlement, a annoncé que des représentants de l’opposition se rendraient au siège de l’Organisation des Etats américains (OEA) à Washington dans les prochains jours pour demander au secrétaire général de l’organisation, Luis Almagro, qu’il applique la Charte démocratique de l’OEA.
Ce texte autorise l’organisation à intervenir diplomatiquement contre l’un de ses Etats membres s’il est considéré qu’il fait face à une crise constitutionnelle menaçant la démocratie.
“Aujourd’hui, nous sommes plus convaincus que jamais de la rupture démocratique au #Venezuela. Il est temps de prendre des mesures concrètes @OEA_oficial”, a écrit vendredi Luis Almagro sur son compte Twitter.
“Seules les dictatures dépouillent leurs citoyens de leurs droits, ignorent le pouvoir législatif et ont des prisonniers politiques”, a asséné le chef de l’organisation régionale.