Venezuela : les fonctionnaires continueront de ne travailler que deux jours par semaine

Les fonctionnaires vénézuéliens continueront de travailler seulement deux jours par semaine, le gouvernement du président Nicolas Maduro ayant décidé de prolonger la mesure mise en place fin avril pour économiser l’électricité face à la sécheresse. “Le décret de régime spécial de jours chômés a été prolongé pour 15 jours supplémentaires, car les pluies que nous attendions n’ont pas été suffisantes”, a annoncé la gouverneure de l’Etat de Cojedes, Erika Farias, au palais présidentiel de Miraflores à Caracas.
Le mesure inclut “la poursuite de la suspension des classes tous les vendredi” pour les écoliers de la maternelle au lycée, a-t-elle ajouté.
Alors que le pays sud-américain affronte une grave crise énergétique qui s’ajoute aux tensions économiques et politiques, le gouvernement socialiste avait ordonné fin avril que le secteur public ne travaille plus que les lundi et mardi, pour économiser l’électricité.
Selon les autorités, les 18 réservoirs d’eau du Venezuela souffrent de la sécheresse provoquée par El Niño, phénomène météorologique particulièrement virulent en Amérique latine.
Mais l’opposition, majoritaire au Parlement, accuse l’exécutif de ne pas avoir investi assez dans le réseau électrique pour faire face à la demande.
Face à cette sécheresse, qui serait la pire depuis 40 ans selon Nicolas Maduro, le gouvernement a multiplié les mesures, imposant notamment des coupures quotidiennes d’électricité, le changement de fuseau horaire de 30 minutes, la création de nouveaux jours fériés et la réduction à six heures par jour du temps de travail dans les ministères.
Le Venezuela, qui dispose des plus larges réserves pétrolières de la planète, est pénalisé par la chute des cours du brut qui apporte 96% de ses devises.
Cette crise se traduit par des pénuries de produits de première nécessité (dont Caracas ne peut plus payer l’importation), obligeant les Vénézuéliens à faire la queue pendant des heures devant les supermarchés et à supporter la pire inflation au monde, à 180% par an en 2015.
Dans ce contexte, le président Maduro est soumis à une pression de plus en plus forte de l’opposition, qui souhaite organiser d’ici la fin de l’année un référendum pour le révoquer, surfant sur le mécontentement populaire.