Venezuela: le gouvernement ordonne l'occupation de l'entreprise Kimberly-Clark

Le gouvernement du président Nicolas Maduro a ordonné lundi l’occupation de l’usine de l’entreprise américaine Kimberly-Clark au Venezuela, qui avait cessé sa production d’articles d’hygiène en raison de la détérioration des conditions économiques locales. Cette mesure d’occupation a été annoncée publiquement par le ministre du Travail Oswaldo Vera à l’usine Kimberly-Clark de Maracay, ville située à une centaine de kilomètres à l’ouest de Caracas. Le ministre a assuré que le gouvernement répondait ainsi à une demande présentée par les employés de l’usine.
“Nous décrétons l’occupation immédiate de l’entreprise Kimberly-Clark Venezuela par les travailleurs”, a déclaré M. Vera, qui a signé un document à cet effet sous les vivats du personnel.
Le ministre a ordonné le redémarrage des machines. “A partir d’aujourd’hui, Kimberly-Clark rouvre ses portes et reprend sa production”, a-t-il annoncé.
La prise de contrôle de cette usine est un début d’application de la menace lancée il y a deux mois par le président Maduro aux entreprises qui voudraient cesser leurs activités en raison de la crise. “Usine fermée, usine prise par les travailleurs”, tel était le slogan qu’il avait alors lancé.
Kimberly-Clark a annoncé samedi qu’elle cessait ses activités au Venezuela en raison d’un “manque de devises” pour acheter les matières premières. Elle a aussi souligné “l’augmentation rapide de l’inflation”, qui a été de 180,9% en 2015 et que le Fonds monétaire international (FMI) évalue pour 2016 à 720%. L’entreprise, qui fabrique entre autres du papier hygiénique et des couches, a ajouté que “si les conditions changeaient”, elle étudierait “la viabilité” d’une reprise de ses activités au Venezuela.
Lundi, l’entreprise a réagi dans un communiqué à l’occupation de son usine. “Si le gouvernement vénézuélien prend le contrôle de Kimberly-Clark et de son activité, il sera responsable” du personnel et des installations, a-t-elle déclaré.
Plusieurs autres firmes internationales installées au Venezuela ont elles aussi suspendu leurs activités ces derniers temps, brièvement ou pour une durée indéfinie.
Coca Cola a suspendu en mai une grande partie de sa production locale par manque de sucre. Les groupes américains Kraft Heinz et Clorox ont également arrêté leurs activités.

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12 juillet 2016 - 05h05