Vendre des disques, de l'histoire ancienne pour le DJ australien Flume

Espérer gagner de l’argent en vendant des disques, c’est de l’histoire ancienne, estime le DJ australien Flume, 24 ans, étoile montante de la musique électronique et enfant de la génération internet qui a appris à composer en téléchargeant illégalement des logiciels et des sons. “Les disques, maintenant, c’est surtout pour faire de la promotion. C’est avec les concerts et le merchandising que tu gagnes de l’argent”, explique sans ambages à l’AFP Harley Streten, DJ au look de surfeur à l’affiche du festival Solidays vendredi à l’hippodrome de Longchamp, à Paris.

“Si j’avais 20 ans de plus, que j’avais eu l’habitude de gagner de l’argent en vendant des disques, ce serait sans doute différent, mais ça n’a jamais été le cas… C’est la nature de l’industrie musicale actuelle, il faut s’y adapter”, observe celui qui a choisi son pseudonyme – Flume – d’après le titre d’une chanson du groupe Bon Iver.

Repéré par un label australien, le natif de Sydney va rapidement faire entendre sa petite musique en dehors d’Australie avec son premier album sorti en 2012 (il a alors 21 ans). En France, c’est une publicité qui participera à sa renommée en utilisant son remix de “You and Me”, du groupe Disclosure.

Après ce succès initial, Flume reconnaît avoir dû gérer une “pression” assez nouvelle pour son deuxième album, “Skin”, paru fin mai. “Je me sentais parfois un peu piégé par ce que les gens attendaient de moi, il a été nécessaire d’aller parfois m’isoler, par exemple en Tasmanie ou à Mexico”, deux endroits où sont nés certains des nouveaux morceaux.

Prenant ses distances avec la musique électro plus tapageuse d’un David Guetta, la musique de Flume se veut plus hybride, avec des influences rap et pop mais aussi quelques morceaux plus expérimentaux. Pour les voix, il a fait appel à plusieurs invités, comme le chanteur américain Beck, le groupe suédois Little Dragon ou la chanteuse canadienne Kai.

Solidays, vendredi, s’inscrit dans une tournée mondiale qui passe par des festivals européens en juillet (France, Italie, Pays-Bas, Belgique et Suisse) avant de mettre le cap sur la Nouvelle-Zélande, l’Australie puis l’Amérique du nord. Le DJ sera de retour en Europe à l’automne prochain.