Vaste exposition dédiée à Hergé aux Galeries Nationales du Grand Palais à Paris

Les Galeries Nationales du Grand Palais à Paris accueillent, du 28 septembre au 15 janvier, une vaste exposition dédiée à Hergé (1907-1983), le “père de Tintin”, Celle-ci constitue la plus grande réunion à ce jour de planches originales, de peintures, dont il s’entourait, et de photographies concernant Hergé, tout en évoquant les rencontres qui ont guidé sa vie ainsi que sa vision artistique. Cette exposition organisée par la Réunion des Musées nationaux-Grand-Palais (RMNGP), et par le Musée Hergé de Louvain-la-Neuve, s’emploie à décrypter l’art d’Hergé qui ne s’est jamais privé de s’inspirer des autres formes d’art. Ses interviews, récits et témoignages expliquent ses choix, font revivre ses hésitations, sa vivacité, sa curiosité sans failles et dévoilent, en fin de compte, le parcours d’un grand artiste.

Les civilisations anciennes et primitives le fascinaient. Par ailleurs, il a toujours admiré les grands maîtres et s’essaya lui-même à la peinture dans les années 1960. Il a collectionné des créations de, entre autres, Andy Warhol, qui fera son portrait, Roy Lichtenstein, Lucio Fontana, Jean Dubuffet, Tom Wesselmann, Jean-Pierre Raynaud, Serge Poliakoff ou encore Pierre Alechinsky.

Dans son travail, comme au cinéma, en peinture ou en photographie, Hergé va multiplier les plans, les cadres et les perspectives. Cet ensemble de procédés va l’aider à composer ses scènes, ses séquences et ses images dont la puissance marquera des générations de lecteurs de Tintin. Ce qui distingue et singularise l’art d’Hergé, c’est aussi son extraordinaire capacité à restituer le réel sous une forme inventive mais à ce point familière que le lecteur est amené à se projeter aisément dans ce monde, pourtant créé de toutes pièces. Par des traits simples et une justesse redoutable, il cerne les contours de notre existence et donne naissance à des personnages emblématiques qui incarnent les grandes valeurs de la société. Ces mêmes personnages sont confrontés à toutes sortes de situations rocambolesques qui résonnent souvent avec l’Histoire du XXe siècle. Mais l’exposition est aussi l’occasion de révéler une facette moins connue du grand public: sa brillante carrière de graphiste publicitaire dont témoignent des affiches d’une grande inventivité formelle.

Tout a commencé le 10 janvier 1929 avec la publication des premières aventures de Tintin dans “Le Petit Vingtième” et qui ne cessera d’évoluer au fil des années et des rencontres. Celle notamment avec Tchang, en 1934, compte parmi les plus décisives. Ce jeune étudiant chinois l’initia à la culture de son pays et participera à l’élaboration du “Lotus Bleu”, premier chef-d’oeuvre d’ Hergé.

Ce dernier entamera alors une extraordinaire carrière d’auteur, tout à la fois dessinateur et scénariste virtuose. Sans en avoir véritablement conscience, il créera un style, une ligne, une école. Sa notoriété et son succès ne feront que croître tout au long du siècle dernier et cela partout dans le monde.

En remontant dans le temps, l’exposition nous ramène également au tout jeune Bruxellois, Georges Remi qui, avant de devenir Hergé, se nourrissait à l’école du cinéma, découvrant l’esthétique du noir et blanc sur grand écran. Il se délectera tout autant de romans d’aventures que d’histoires illustrées et de récits “à ballons” en provenance de France et des Etats-Unis. Sa passion pour le dessin datera de cette époque et ses premières illustrations publiées dans la presse catholique belge montrent qu’il excellait déjà dans l’art de raconter des histoires.

Relevons enfin que les personnages de Quick et Flupke datent de 1930, que “Le Petit Vingtième” publia cette même année “Tintin au pays des Soviets”, que c’est en 1934 que les éditions Casterman deviendront l’éditeur des aventures de Tintin et que le premier numéro du “Journal de Tintin” date de 1946. Pendant la guerre, Hergé publiera dans le quotidien “Le Soir” contrôlé par l’occupant.