USA: risque plus élevé pour un enfant noir de perdre un parent avant 10 ans

Le risque de perdre un parent avant d’avoir dix ans est beaucoup plus élevé pour les enfants Noirs que pour les Blancs, et également de perdre davantage de membres de leur famille avant leurs 65 ans, selon une étude publiée lundi. “C’est la première étude qui montre les effets destructeurs sur les familles et communautés noires” de ces multiples pertes de proches, relèvent les experts du Centre de recherche sur la population de l’Université du Texas (CRP), dont les conclusions sont parues dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).
“Le préjudice potentiellement lourd subi par les membres survivants de ces familles est un aspect du handicap racial qui est largement ignoré”, a relevé Debra Umberson, professeur de sociologie, directrice du CRP.
Ces pertes précoces pourraient affecter la santé tant mentale que physique des jeunes Noirs et avoir des effets néfastes sur les communautés afro-américaines.
Les enfants Noirs nés dans les années 1980 avaient trois fois plus de risque que les enfants Blancs de perdre leur mère avant d’atteindre dix ans, selon l’étude.
Pour le père, ce risque était doublé et 20% supérieur concernant un frère ou une soeur.
Et, lorsqu’ils sont parents, les Noirs ont deux fois et demi plus de risques de perdre un enfant avant qu’il n’atteigne ses 30 ans.
Le fossé entre Noirs et Blancs sur la mortalité familiale se réduit seulement à partir de 70 ans quand les Blancs commencent à avoir plus de décès parmi leurs proches à cause du vieillissement, ont relevé les chercheurs.
Selon l’étude, les Blancs ont 50% moins de probabilité que les Noirs de voir un proche mourir avant leurs 65 ans. Et les Noirs ont 90% plus de risque de déplorer au moins quatre décès dans leur famille avant leurs 65 ans.
Ces travaux s’appuient sur un groupe de 42.000 personnes de plusieurs générations dont les données proviennent d’enquêtes nationales de santé publique menées au cours de plusieurs décennies.