USA: Le camp des opposants à un oléoduc au Dakota du Nord résolu à affronter l'hiver

Le principal camp du mouvement Standing Rock opposé à la construction d’un oléoduc dans le Dakota du Nord ne cesse de croître et doit faire face aux conditions rudes de l’hiver nord américain. Au lieu d’être démantelé comme ordonné d’ici lundi, le camp Oceti Sakowin, enfle et s’équipe pour affronter l’hiver.
Des douzaines de tipis isolés se sont accumulés ces dernières semaines, rapporte Reuters, venant jouxter ceux qui avait déjà été installés durant l’été. Des yourtes font aussi partie désormais du paysage enneigé de ce camp symbolisant l’opposition au projet d’oléoduc ainsi que la défense de l’environnement et l’accès à l’eau.
Après avoir bénéficié de nourriture, de vêtements et de donnations, ses résidents font désormais appel à la générosité des sympathisants à leur cause pour obtenir du bois, des couvertures, des sacs de couchage et du gaz propane afin de passer l’hiver.
La persévérance des campeurs met à mal les prédictions des autorités locales qui misaient sur leur départ après l’été. Quelque 2.000 vétérans de l’armée américaine sont venus leur apporter leur soutien samedi, rapportent les médias américains. En dépit d’un blizzard en début de semaine et des températures qui ont chuté à -18°, le campement se maintient.
Si bien que le chef des services de gestion d’urgence du Dakota du Nord a affirmé que l’Etat était prêt à répondre aux opposants qui pourraient nécessiter d’aide en cas de tempête ou autre crise. “Nous n’allons laisser personne geler. Si ils commencent à évacuer en masse pour trouver un abri – ce que je suppose va arriver – nous nous en chargerons”, a affirmé Greg Wilz, cité par The Bismarck Tribune, quotidien local.
Les montants qui ont permis la construction et le maintien du camp depuis le printemps ne sont pas clairs, mais les estimations tournent autour de millions de dollars, souligne Reuters. Trois tribus, Mandan, Hidatsa et Arikara (Three Affiliated Tribes of the MHA Nation) ont par exemple financé les sanitaires, la nourriture et la gestion des dêchets. L’organisation s’est rangée du côté du mouvement, bien qu’elle ait gagné des milliards de dollars grâce à l’extraction de pétrol et de gaz sur ses territoires.
Suivant l’appel de la tribu sioux Standing Rock, des milliers de personnes, issues des milieus écologistes et de défense des droits des Amérindiens, contestent la construction de ce pipeline de 1.886 kilomètres. Baptisé Dakota Access Pipeline, il doit traverser quatre Etats américains pour acheminer le pétrole extrait dans le Dakota du Nord, à la frontière canadienne, jusque dans l’Illinois, plus au sud.