USA: la réforme de la santé divise encore la majorité républicaine

Les alliés de Donald Trump sont repartis à l’offensive jeudi pour tenter d’abroger partiellement “Obamacare”, la loi emblématique sur la santé de Barack Obama. Mais des conservateurs ont immédiatement annoncé leur opposition, menaçant de torpiller la réforme. Après un passage de justesse en mai dernier à la Chambre des représentants, le projet républicain de réforme du système de santé doit franchir l’obstacle du Sénat, où la majorité républicaine est mince, avec 52 sièges sur 100. Trois défections seulement seraient fatales.
Or le texte adopté par la Chambre est “dur”, selon le terme employé par le président américain, qui a encouragé les sénateurs républicains à élaborer une version “généreuse”.
Jeudi matin, les chefs républicains du Sénat ont donc dévoilé une version légèrement amendée, censée ramener au bercail les élus modérés hésitants. L’objectif est de voter en fin de semaine prochaine. Mais quatre sénateurs conservateurs, dont Ted Cruz et Rand Paul, ont fait savoir que cette nouvelle mouture n’était guère qu’un “Obamacare light”. Ils se sont dits prêts à négocier.
Le projet supprimerait l’obligation de s’assurer instaurée par Obamacare, au nom de la liberté individuelle. Des impôts et taxes créés pour financer la loi de 2010 seraient abrogés. Et les aides fédérales au système de santé seraient progressivement réduites, notamment à partir de 2021 pour l’assurance publique destinée aux plus pauvres, Medicaid, qui assure un Américain sur cinq.
Des concessions ont été introduites pour décrocher le soutien des républicains modérés. Il n’est plus question de permettre aux assureurs de faire payer plus aux personnes ayant des antécédents médicaux. Et les aides individuelles, bien que fortement réduites par rapport à Obamacare, le sont moins que ce que les républicains envisageaient au départ.
En revanche, nombre de réglementations actuelles disparaîtraient bel et bien, notamment l’obligation absolue et nationale de couvrir dix catégories de soins, dont la maternité ou l’hospitalisation.