USA: jusqu'à 6 ans ferme pour des surveillants qui avaient agressé un détenu

Six surveillants pénitentiaires de la prison new-yorkaise de Rikers Island ont été condamnés vendredi à des peines d’emprisonnement allant de 4 ans et demi à 6 ans et demi ferme pour l’agression d’un détenu en 2012, une décision rare. Deux autres surveillants ont été condamnés à une suspension d’un an et à 500 heures de travaux d’intérêt général.
Les accusés avaient été reconnus coupables d’agression en réunion, de falsification de registres officiels et de faute professionnelle, à l’issue d’un procès de près de trois mois, au printemps.
Les surveillants incriminés avaient voulu faire un exemple de Jahmal Lightfoot, un détenu âgé de 27 ans à l’époque, en lui assénant une pluie de coups après l’avoir immobilisé, le 11 juillet 2012. Ils avaient ensuite cherché à présenter l’accusé comme l’agresseur, affirmant qu’il avait tenté de leur porter des coups de rasoir.
Le détenu avait souffert de multiples fractures au visage.
Le procès avait mis en lumière le rôle prépondérant d’Eliseo Perez, directeur adjoint de la sécurité, qui avait notamment demandé aux surveillants qu’on “pète (les) dents” de Jahmal Lightfoot. Il avait jeté son dévolu sur ce détenu après un simple échange de regards, voulant donner une leçon à Jahmal Lightfoot qui, selon lui, se prenait pour “un dur”.
Eliseo Perez a écopé de six ans et demi de prison vendredi, a indiqué la procureure du Bronx, Darcel Clark.
L’autre gradé impliqué dans l’incident, le capitaine Gerald Vaughn, a lui été condamné à cinq ans et demi d’emprisonnement.
“J’espère que ces peines vont dissuader ceux qui pensent qu’un uniforme et un badge leur donnent le droit de brutaliser des détenus ou de couvrir les surveillants qui le font”, a commenté Darcel Clark.
Rikers Island est un établissement gigantesque, situé sur une île entre les districts du Queens et du Bronx. Il abrite un peu moins de 10.000 détenus. Il y règne une violence endémique.
La nouvelle procureure du district du Bronx, dont dépend Rikers, a fait de la normalisation de la prison l’une des priorités de son mandat.
Depuis les faits, Eliseo Perez et un autre des accusés ont fait valoir leurs droits à la retraite. Les autres accusés, un temps suspendus, ont eux repris le travail mais avec des fonctions aménagées.