USA: fin de non-recevoir des républicains au plaidoyer d'Obama sur les armes

Non: c’est la réplique des républicains aux Etats-Unis à l’appel à la coopération de Barack Obama, mardi, pour enrayer l’épidémie de morts par armes à feu. En pleine campagne électorale, les candidats républicains à la Maison Blanche avaient prévenu qu’ils n’envisageaient aucun resserrement des lois sur les ventes d’armes à feu. Dont acte mardi, après l’annonce par le président américain de décrets étendant les vérifications d’antécédents criminels et psychiatriques à des ventes réalisées sur internet et dans les salons spécialisés, qui se font aujourd’hui sans contrôle.

“Au lieu de confisquer les armes des citoyens respectueux de la loi, comme Obama et Clinton veulent le faire, nous devons empêcher les armes de tomber entre les mains des terroristes qui veulent tuer d’innocents Américains”, a commenté Jeb Bush, candidat aux primaires de son parti.

Les républicains interprètent toute nouvelle disposition sur les ventes d’armes comme une remise en cause du deuxième amendement de la Constitution, qui inscrit “le droit du peuple de détenir et de porter des armes”. Ils sont soutenus par le lobby des armes à feu, la National Rifle Association, forte de millions de membres et très active en période électorale.

Politiquement, l’initiative de Barack Obama s’inscrit selon eux dans une pratique abusive du pouvoir exécutif, qu’ils avaient déjà dénoncée quand le président a agi dans le domaine de l’immigration et de l’environnement.

“Nous ne battrons pas les méchants en confisquant nos armes. Nous battrons les méchants en utilisant nos armes”, a dit lundi à des journalistes le candidat ultra-conservateur aux primaires Ted Cruz. “Si je suis élu président, j’abrogerai chacun des décrets illégaux et anticonstitutionnels signés par Barack Obama”.

Son rival Marco Rubio avait lui aussi promis lundi d’abroger les nouvelles mesures de Barack Obama. “Les actes du président n’ont rien à voir avec la protection des Américains et tout à voir avec son agenda politique”, a condamné le docteur Ben Carson mardi sur Twitter.

Même rejet au Congrès, par où toute réforme significative devra in fine passer. Les républicains y contrôlent la majorité à la fois à la Chambre des représentants et au Sénat, ne laissant aucun espoir de réforme jusqu’aux élections de novembre.

L’homme fort du Sénat, Mitch McConnell, a même annoncé mardi que le Congrès allait examiner la légalité des nouvelles annonces de Barack Obama.