Uruguay: un ex-détenu de Guantanamo, en grève de la faim, quitte l'hôpital

Un ex-détenu de Guantanamo, Jihad Diyab, réfugié en Uruguay depuis 2014, a quitté samedi l’hôpital dans lequel il était soigné en raison de l’aggravation de son état de santé due à une grève de la faim, a indiqué la directrice de l’établissement à la presse. M. Diyab, un Syrien de 45 ans, a commencé une grève de la faim il y a 20 jours car il exige de rejoindre sa famille en Turquie. Il avait été transféré un peu plus tôt samedi à l’hôpital de Clinicas de Montevideo, avait indiqué Christian Mirza, en charge des six anciens détenus de Guantanamo qui ont été accueillis en Uruguay dans le cadre d’un accord avec les Etats-Unis.
“Le personnel lui a parlé pendant trois heures pour qu’il accepte d’être soigné et qu’il se soumette à des examens, mais cela n’a rien donné”, a déclaré la directrice de l’hôpital Raquel Balleste au journal El Observador. “Nous pensons qu’il aurait dû rester parmi nous, mais il faut aussi respecter ses droits”, a-t-elle ajouté.
Jihad Diyab est assigné à résidence en Uruguay depuis 2014. Il s’agit de sa deuxième hospitalisation en une semaine. Il avait déclaré vendredi à des médias locaux que s’il décédait, la responsabilité en incomberait aux Etats-Unis et à l’Uruguay.
Jihad Diyab a exprimé à plusieurs reprises son souhait de quitter l’Uruguay pour rejoindre sa famille en Turquie. Il considère qu’il ne pourrait pas subvenir économiquement en Uruguay aux besoins de sa famille.
Le gouvernement uruguayen lui propose pour sa part que sa famille le rejoigne. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Rodolfo Nin Novoa, a affirmé que la Turquie ne comptait pas l’accueillir.
Jihad Diyab avait été transféré de Guantanamo vers l’Uruguay par l’administration américaine fin 2014 en même temps que cinq autres détenus, en vertu d’un accord entre les deux pays dans le cadre de la volonté du président américain Barack Obama de fermer cette prison.
Après leur arrivée en Uruguay, les ex-détenus de Guantanamo avaient protesté pendant plusieurs semaines, en mai 2015, devant l’ambassade des Etats-Unis à Montevideo, exigeant de meilleures conditions d’existence en Uruguay et un dédommagement pour leurs 13 années d’incarcération sans jugement.