Une partie du gouvernement yéménite en exil rentre à Aden "définitivement"

Une partie du gouvernement yéménite en exil est rentrée jeudi à Aden, ville du sud déclarée capitale provisoire, alors que Sanaa reste sous le contrôle des rebelles chiites Houthis. “C’est un retour définitif”, a affirmé à la presse le Premier ministre Ahmed ben Dagher, alors que de précédentes tentatives du gouvernement de s’implanter à Aden, après un exil en Arabie saoudite, ont échoué en raison de menaces et d’attentats djihadistes.
M. ben Dagher et sept de ses ministres ont débarqué à l’aéroport international d’Aden où ils ont été accueillis par des responsables locaux. Le gouvernement yéménite compte au total 32 membres.
Ce retour fait suite à “notre décision de transférer la Banque centrale de Sanaa à Aden pour préserver le Yémen et empêcher un effondrement total de l’économie du pays”, a dit le Premier ministre.
Il a affirmé que les rebelles avaient mis la main sur les réserves de la Banque centrale d’un montant de 5 milliards de dollars et que son gouvernement les exhortait à “ne pas les dilapider pour le bien de tous”.
Le transfert de la Banque centrale avait été annoncé dimanche par le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui reste quant à lui en exil à Ryad.
Une autre partie du gouvernement s’installera plus tard dans la province de Marib (centre), à l’est de la capitale, selon des sources gouvernementales.
Depuis le reprise d’Aden aux rebelles Houthis en juillet 2015, plusieurs ministres du gouvernement reconnu par la communauté internationale ont tenté de s’installer dans cette ville, la deuxième du pays. Mais le climat d’insécurité a toujours forcé ces hauts responsables à repartir précipitamment en Arabie saoudite.
Le 6 octobre 2015, l’ex-Premier ministre Khaled Bahah était sorti indemne d’une attaque contre un hôtel où il avait installé son gouvernement, un attentat qui avait été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).
Le Yémen est déchiré par une guerre civile qui oppose les rebelles Houthis, alliés aux fidèles de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, aux forces gouvernementales pro-Hadi soutenues par une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite.