Une nouvelle affaire d'abus de fonds de l'UE pour les europhobes de Ukip

Une dizaine d’eurodéputés britanniques de Ukip, dont Nigel Farage, sont soupçonnés par le Parlement européen d’avoir indûment perçu des centaines de milliers d’euros pour rémunérer des assistants ne travaillant pas réellement dans le cadre de l’institution, a-t-on appris jeudi de source parlementaire. Les services du Parlement ont évalué à plus de 580.000 euros les sommes que ces eurodéputés devront rembourser globalement faute d’explications satisfaisantes sur le travail de ces assistants, a précisé cette source à l’AFP, confirmant des informations du quotidien britannique The Guardian.

Cette nouvelle affaire est la conséquence de vérifications faites par l’administration du Parlement dans le sillage d’une précédente enquête interne. Celle-ci avait révélé l’an dernier qu’un parti européen, l’ADDE, dominé par Ukip, avait indûment utilisé des fonds de l’UE, notamment dans le cadre de la campagne en faveur du Brexit. Elle avait conduit le Parlement a demandé le remboursement de près de 173.000 euros à l’ADDE (Alliance pour la démocratie directe en Europe).

La liste d’eurodéputés concernés par la nouvelle enquête interne inclut la figure du Brexit Nigel Farage, dont une intervention mercredi dans l’hémicycle européen a été perturbée par un député britannique travailliste brandissant une petite pancarte où était écrit “Il vous ment”, avec une flèche dirigée vers M. Farage. Elle concerne également son successeur à la tête de Ukip, Paul Nuttall, ainsi que l’eurodéputé Raymond Finch. Ce dernier partageait avec Nigel Farage la rémunération d’un même assistant parlementaire, Christopher Adams.

L’épouse de Nigel Farage, qui a été employée comme assistante d’un autre eurodéputé de Ukip, fait partie de la liste de huit assistants visés, dont les contrats ont été suspendus. Les recouvrements n’ont cependant pas encore commencé.

L’administration du Parlement estime que l’activité réelle de ces assistants, rémunérés par le biais d’une enveloppe dédiée disponible pour chaque eurodéputé, n’était pas liée au mandat européen de leur employeur, mais aux activités nationale de Ukip.

“Nous faisons appel de toutes ces allégations”, a réagi un porte-parole de Ukip, déplorant le “caractère vindicatif” de l’administration du Parlement européen dans un contexte “post-Brexit”.