Une motion sera proposée pour l'accompagnement des migrants expulsés à Molenbeek

A l’initiative du PS rejoint par le sp.a et le PTB, un conseil communal extraordinaire s’est tenu vendredi soir à Molenbeek-Saint-Jean pour discuter de l’expulsion lundi des migrants de l’occupation située boulevard Léopold II. Une proposition de motion sera ajoutée à l’ordre du jour du prochain conseil communal de mercredi. Les partis de la majorité seront consultés pour aboutir à une entente sur un texte commun. Il ressort des débats une volonté que la commune assure un suivi des personnes expulsées. Plus précisément, il a été question d’une intervention au niveau du relogement, de garantir la continuité de la scolarité pour les enfants et de prolonger l’aide médicale d’urgence durant une période transitoire. Des conseillers communaux ont encore proposé qu’à travers cette motion la commune soutienne les démarches de régularisation des familles avec des enfants scolarisés et demande au fédéral de libérer les sans-papiers envoyés en centre fermé.
Dirk De Block (PTB) déplore que le débat ne prenne place qu’après l’expulsion : “J’avais déjà demandé à ajouter un point en urgence au dernier conseil communal et la bourgmestre a refusé de le soumettre au vote. Ce conseil communal extraordinaire a été postposé, pour créer un fait accompli quelque part. La façon dont s’est déroulée l’expulsion, manu militari, a aussi été fortement critiquée”. Jamal Ikazban, chef de groupe PS, estime le déploiement des forces de police surdimensionné pour une dizaine de migrants encore sur place : “Pour moi, c’est une expulsion politique. On dirait que le MR, Theo Francken et Jan Jambon veulent envoyer un signal de fermeté et montrer ce qu’ils peuvent faire d’une commune comme Molenbeek. Ces gens étaient pourtant inoffensifs. Aucun problème de voisinage n’avait été signalé en deux années d’occupation”.
La bourgmestre a rappelé que des rapports faisaient état de problèmes électriques ainsi que de risques d’effondrement de plafonds et de balcons. Un début d’incendie lui a été rapporté de manière informelle. La possibilité d’entreprendre des travaux n’est pas jugée opportune dans un bâtiment qui appartient à un propriétaire privé. Jamal Ikazban soutient que la commune peut demander l’expropriation et réutiliser les lieux à des fins d’utilité publique.