Une journée à Cannes: Haneke divise, Trintignant épatant, Kidman audacieuse

Voici les hommes, les femmes, les films, événements et anecdotes qui ont marqué la cinquième journée de la compétition du 70e Festival de Cannes, lundi: – Les femmes –
Nicole Kidman : omniprésente cette année à Cannes avec quatre films dont deux en compétition, la star hollywoodienne de 49 ans a présenté lundi “Mise à mort du cerf sacré”, film cauchemardesque du Grec Yorgos Lanthimos (“The lobster”), accueilli entre applaudissements et huées. Dans ce thriller horrifique, l’actrice australienne incarne l’épouse d’un brillant chirurgien interprété par l’Irlandais Colin Farrell. “A ce stade de ma vie, j’essaie simplement de rester audacieuse et ouverte, et de soutenir des réalisateurs dans lesquels je crois”, a confié Nicole Kidman. “J’essaie toujours de jouer comme si j’avais 21 ans et que je débutais ma carrière”.

Kim Min-hee : star de “Mademoiselle” de Park Chan-wook (2016), l’actrice sud-coréenne est à l’affiche du “Jour d’après” de Hong Sang-soo, second film sud-coréen en lice pour la Palme. Dans cette fable sur le sentiment amoureux tout en légèreté, tournée en noir et blanc et sans scénario, Kim Min-hee incarne une employée d’une petite maison d’édition dont le patron a eu une liaison avec celle qu’elle remplace. Rappelant Eric Rohmer, Hong Sang-Soo porte à l’écran les petits riens de la vie.

– Les hommes –
Michael Haneke : avec son dernier opus “Happy End”, comme un condensé de son oeuvre avec bourgeoisie déshumanisée, famille qui implose et vieillesse naufragée, le réalisateur autrichien n’a pas fait l’unanimité, les médias oscillant entre des “Haneke à son meilleur” et des “Haneke en mode mineur”. Avec “Happy End”, Michael Haneke brigue une troisième Palme d’or après “Le ruban blanc” (2009) et “Amour” (2012).

Jean-Louis Trintignant : l’acteur français (86 ans) est dans “Happy End”, le nouveau film de Michael Haneke qui l’a déjà dirigé dans “Amour”. Il est magistral dans le rôle du grand-père suicidaire d’une famille de la grande bourgeoisie du nord de la France. Trintignant, déjà lauréat d’un Prix d’interprétation masculine lors de l’édition 1969 pour “Z” de Costa-Gavras, pourrait doubler la mise.

– Le militant –
Entre documentaire sur un monde en ébullition et portrait personnel, Al Gore est revenu à Cannes dans un nouveau film hors compétition, dix ans après un premier opus phénomène. En 2006, “Une vérité qui dérange” et son personnage principal avaient fortement contribué à éveiller les consciences sur la rapidité du réchauffement de la planète. En 2017, les impacts climatiques sont plus nets, mais les moyens d’agir plus importants: “Une suite qui dérange: le temps de l’action” mesure le chemin parcouru, et veut positiver. Même si “ça n’avance pas assez vite”, note l’ancien vice-président américain. L’ex-ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, a monté les marches avec Al Gore et l’équipe du film.

– L’avis des critiques –
Pour les critiques étrangers, “Faute d’amour” du Russe Andreï Zviaguintsev, film étouffant sur la disparition de l’enfant et qui interroge la société russe, conserve la tête du palmoscope, au cinquième jour de la compétition. A la deuxième place ex-aequo, “The Square” du Suédois Ruben Östlund sur le monde de l’art et des nantis, et “Wonderstruck” de l’Américain Todd Haynes, suivis de “120 Battements par minute” du Français Robin Campillo, film coup de poing sur le début de la lutte contre le sida en France, et toujours grand favori de la presse française. Signé Michel Hzanaviocius, “Le Redoutable” qui pastiche Jean-Luc Godard, est le film qui a le moins convaincu.

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23 mai 2017 - 09h35