Une caserne du temps d'Hadrien, première "station-musée" du métro de Rome

Une caserne militaire datant de l’empereur Hadrien au IIe siècle a été mise au jour par les ouvriers du chantier d’une station de métro à Rome, dont les usagers pourront, dans quelques années, admirer les fresques et mosaïques. Située près de la porta Metronia, non loin de la basilique Saint-Jean-de-Latran, la future station “Amba Aradam/Ipponio” de la ligne C du métro romain est un vaste chantier à ciel ouvert où s’affairent à neuf mètres de profondeur des dizaines d’ouvriers.

Les travaux de cette ligne de métro d’une longueur de plus de 26 km, qui doit relier en 30 stations le nord au sud-est de Rome, ont débuté en 2007.

Depuis, la majorité du tronçon a été ouverte mais les stations passant par le centre de Rome en direction du Vatican devront attendre au moins 2020, voire 2021.

“Ce sera beaucoup plus qu’une station-musée: le défi va consister à créer un espace qui puisse parler du sous-sol de Rome aux voyageurs”, renchérit le surintendant des biens archéologiques de Rome, Francesco Prosperetti, avec l’ambition, rien que ça, de “construire à Rome le plus beau métro du monde”.

Dix-neuf siècles séparent les travaux de déblaiement, les pelleteuses et les échafaudages métalliques, de ces 39 chambres d’une caserne militaire, où des centaines de soldats étaient logés, à l’époque d’Hadrien (117-138 ap. JC).

“C’est une découverte unique car il s’agit d’une caserne, qui avec quatre autres, faisait partie d’un complexe militaire couvrant tout le quartier”, explique à l’AFP l’archéologue Rossella Rea.

On sait qu’une autre de ces casernes se trouvait à l’emplacement actuel de Saint-Jean-de-Latran. Ce qui rend celle d’Amba Aradam “exceptionnelle”, c’est son état de conservation.

“Dans l’Antiquité, ce quartier était le Champ de Mars où, durant les mois de février et de mars, se célébraient des cérémonies et des fêtes en l’honneur de Mars, le dieu de la Guerre”, ajoute Mme Rea.

C’est ici que s’entraînait la cavalerie personnelle de l’empereur, les “equites singulares augusti”, l’un des corps d’élite de la garde prétorienne.

Ces soldats logeaient à six dans ces chambres, explique Mme Rea, “plutôt petites, de 4 mètres sur 4”. Sur certains murs encore debout, on devine des fresques d’un beau rouge pompéien.

Certaines des chambres ont encore leurs sols pavés de mosaïques noires et blanches, aux motifs géométriques.