Une agriculture wallonne 100% bio à "très long terme", selon René Collin

Le ministre wallon de l’Agriculture René Collin a affirmé mercredi qu’une agriculture wallonne 100% bio n’était pas une utopie, mais un objectif à “très très très long terme”. Ecolo y a vu “l’enterrement” des propos du ministre de l’Environnement Carlo Di Antonio, qui avait appelé à cet objectif pour l’horizon 2025-2030. La Wallonie recensait fin 2015 quelque 1.350 agriculteurs bio. “Il en faudrait au moins 2.000 en 2020, et c’est possible”, selon le ministre de l’Agriculture. René Collin espère aussi que les 7,4% de superficie agricole utile qui est déjà bio passeront à 18% en 2020. Un objectif d’agriculture 100% bio à 30 ou 40 ans, “personne ne peut s’y opposer”, selon le ministre luxembourgeois.

Pour autant ajoute-t-il que ce soit praticable pour tous, que les modifications européennes interviennent sur les conditions du bio, que les filières soient rentables économiquement et que les consommateurs soient prêts à changer leurs habitudes d’achat de manière pérenne. Bref, “ce n’est pas une utopie, mais un objectif à très très très long terme”, dit René Collin. Le député Matthieu Daele (Ecolo), qui l’interrogeait en plénière, y a vu un enterrement de “l’effet d’annonce” de M. Di Antonio (cdH) qui, interrogé en mai dernier dans La Libre sur l’agriculture wallonne, avait lancé un appel pour une “Wallonie 100% bio” à l’horizon 2025-2030.

“Il ne faut pas confondre l’objectif agriculture bio et Wallonie zéro phyto, ce sont des choses différentes”, a souligné René Collin à l’adresse de Matthieu Daele. Au cabinet Di Antonio, où l’on a déjà pris plusieurs mesures allant dans le sens d’une Wallonie zéro phyto, on confirmait l’appel lancé par le ministre hennuyer pour le 100% bio en agriculture. Tout en faisant observer que l’objectif zéro phyto était atteignable parce qu’on peut l’imposer, tandis que l’agriculture bio passe par le respect d’un cahier des charges dépendant aussi de l’Europe, et nécessitant une transition longue.