Un ex-détenu de Guantanamo quitte l'Uruguay, qui l'avait accueilli

Un des six anciens détenus de la base américaine de Guantanamo accueillis comme réfugiés en Uruguay en 2014 a quitté le pays, traversant la frontière avec le Brésil en évitant les contrôles officiels, a indiqué jeudi le ministre de l’Intérieur à un journal local. Le Syrien Jihad Diyab, 44 ans, avait déjà indiqué qu’il envisageait de quitter le pays sud-américain, n’étant pas satisfait de sa situation, et selon le site internet du quotidien El Observador, il s’est rendu au Brésil.
“On ne sait pas avec quelle documentation il est sorti du pays”, car “il n’est passé par aucun registre officiel” de contrôle migratoire, a déclaré au journal le ministre Eduardo Bonomi.
Il a précisé que, compte tenu de son statut de réfugié, M. Diyab a le droit de sortir du pays quand il le souhaite mais le Brésil peut décider “de ne pas le recevoir légalement” et le renvoyer en Uruguay. “C’est le problème du Brésil” désormais, a-t-il dit.
Arrivés en Uruguay en décembre 2014, les ex-détenus de Guantanamo avaient protesté pendant plusieurs semaines, en mai 2015, devant l’ambassade des Etats-Unis à Montevideo, exigeant de meilleures conditions d’existence en Uruguay et un dédommagement pour leurs 13 années d’incarcération sans jugement.
Jihad Diyab avait été le seul, sur le groupe des six (qui comprenait trois autres Syriens, un Tunisien et un Palestinien), à refuser de signer un accord avec les autorités uruguayennes qui stipulait qu’ils recevraient une aide économique et sociale.