Un espace associatif contestataire de Budapest dit être dans le viseur des autorités

Un des principaux espaces associatifs de Budapest se dit menacé de fermeture en raison de mesures administratives prises par la municipalité, considérées par les défenseurs du lieu comme une nouvelle attaque des autorités hongroises contre le milliardaire américain George Soros. Situé dans un quartier populaire de la capitale hongroise, le centre Aurora, géré par l’association juive Marom, est l’un des bastions des cultures alternatives de Budapest ainsi qu’un espace d’accueil de plusieurs associations militant pour les droits de différentes communautés (roms, juifs, réfugiés, LGBT).
La municipalité d’arrondissement lui a retiré mercredi les licences commerciales lui permettant de vendre boissons et restauration qui génèrent, selon les animateurs du lieu, 80% de son budget.
Plusieurs associations hébergées par Aurora sont soutenues par la fondation OSF (Open society Foundations) du financier américain d’origine hongroise George Soros. Un site internet d’information pro-gouvernemental a décrit cette semaine le centre comme “le quartier général de Soros en Hongrie”.
Des graffitis anti-Soros avaient été tracés sur les murs il y a quelques semaines.
George Soros est devenu le bouc émissaire privilégié d’un nombre croissant de dirigeants d’Europe centrale et orientale, où l’OSF est très active. Le gouvernement hongrois du souverainiste Viktor Orban a ouvertement fait du milliardaire sa cible depuis plusieurs mois, adoptant plusieurs lois visant des organisations qu’il soutient.
La police de Budapest a indiqué avoir “accompli son devoir légal” en sanctionnant un établissement en infraction. Une enquête est en cours après l’interpellation, le 10 juin, de 15 clients en possession de cannabis, selon les autorités.
Le porte-parole d’Aurora, Aron Lukacs, a contesté vendredi toute infraction.
“Tout indique une coordination entre la police, les pouvoirs publics et les médias pro-gouvernementaux”, a-t-il dénoncé, affirmant qu’un site internet pro-gouvernemental avait fait état de la sanction avant que les animateurs du lieu en soient informés.
Le gouvernement hongrois reproche aux organisations liées à la fondation Soros leur ingérence politique en faveur d’une société libérale et multiculturelle.

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30 juin 2017 - 21h50