Un documentaire pour inciter les jeunes Bruxellois à "l'ouvrir"

“Devenez visibles, prenez la parole, ouvrez votre gueule!”, a intimé mardi le réalisateur Christian Van Cutsem à plusieurs centaines de jeunes réunis au KVS, à Bruxelles, pour la projection de son documentaire “Les Invisibles”. Celui-ci présente les témoignages de deux jeunes, d’un enseignant et d’une mère dont le fils est mort en Syrie. “Après les récents événements, aucun média ne s’est intéressé aux Bruxellois, aux personnes que je rencontre tous les jours, d’où le titre du film”, a expliqué le réalisateur.

Dans le film, Meriam, rhétoricienne, déplore que les jeunes n’aient été invités à prendre la parole à l’école “qu’après qu’il se soit passé des choses graves”.

Géraldine, mère d’un jeune homme parti en Syrie en 2014, détaille elle les problèmes d’identité rencontrés par son fils. “Il s’est senti rejeté, sans but, et les recruteurs lui en ont donné un.”

“Ces départs disent aussi beaucoup sur ce qu’il se passe ici”, enchaîne Bruno, enseignant dans le secondaire. “On n’a pas donné suffisamment la parole aux jeunes et quand on l’a fait, c’était parce qu’on avait peur d’eux, c’est un très mauvais signal pour l’avenir.”

Le projet a bénéficié du soutien de la Région de Bruxelles-Capitale et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Accompagné d’un cahier pédagogique, il se veut un outil de débat et sera mis à la disposition des écoles.