Turquie: les leaders kurdes doivent "payer" pour avoir parlé d'autonomie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé son soutien samedi à la décision d’engager des poursuites criminelles à l’encontre des dirigeants du principal parti prokurde, déclarant qu’ils devaient “payer” pour leur remarques en faveur de l’autonomie pour les Kurdes. Il estime que Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, codirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP), doivent se voir retirer leur immunité parlementaire pour cette enquête sur “leur crime constitutionnel”.
La justice turque a ouvert lundi une enquête à l’encontre du principal leader politique kurde du pays, Selahattin Demirtas, accusé de crimes contre l’ordre constitutionnel, et peu après une autre, similaire, à l’encontre de Figen Yuksekdag.
“Ce qu’ils ont dit est sans conteste une crime constitutionnel. Ils doivent en payer le prix”, a déclaré M. Erdogan dans des propos à des journalistes publiés samedi par le quotidien Hurriyet. “Nous ne pouvons pas accepter des déclarations appelant à la division du pays”.
M. Demirtas avait déclaré dans un discours dimanche dernier que les Kurdes de Turquie devaient décider s’ils voulaient vivre en autonomie ou “sous la tyrannie d’un homme”
Ses remarques ont indigné les nationalistes turcs, qui voient le moindre degré d’autonomie pour les régions kurdes comme une menace pour l’unité de l’Etat turc.
M. Demirtas est apparu depuis l’an dernier comme le principal rival politique de M. Erdogan.

Partager l'article

02 janvier 2016 - 12h37