Tunisie: le président favorable à un gouvernement d'union nationale

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi s’est dit favorable jeudi à l’idée d’un gouvernement d’union nationale, face aux critiques persistantes, à condition qu’il inclue le syndicat UGTT et le patronat Utica, Prix Nobel en 2015. Dans cette hypothèse, M. Essebsi n’a par ailleurs pas écarté l’idée d’un changement de Premier ministre, un an et demi après l’entrée en fonctions de Habib Essid, un indépendant dont le départ a été évoqué par des médias ces dernières semaines. Le chef d’État a accepté l’idée d’examiner la proposition pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, a-t-il déclaré lors d’un entretien à la télévision.
Mais un tel gouvernement devra enregistrer la participation de l’UGTT et de l’Union tunisienne de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, patronat), faute de quoi “il ne va pas réussir”, a-t-il ajouté.
Ce gouvernement pourrait être dirigé par M. Essid ou une autre personnalité, a encore dit le président, sans autre précision.
Premier ministre depuis 2015, Habib Essid a déjà été contraint de procéder à un large remaniement en janvier, face aux nombreuses critiques sur la gestion économique et sécuritaire du pays.
La Tunisie, pionnière du Printemps arabe, a réussi la transition démocratique née de sa révolution de 2011, en particulier grâce au dialogue national mené en 2013 par un quartette dont faisaient partie le puissant syndicat UGTT et le patronat Utica. Ce quartette a reçu le Nobel de la paix 2015 pour ce rôle décisif.