Trudeau appelle Trump et défend les exportations canadiennes

L’importance des échanges commerciaux entre le Canada et les Etats-Unis a été au coeur de l’entretien téléphonique samedi entre le Premier ministre Justin Trudeau et Donald Trump, au lendemain de l’investiture de ce dernier à la présidence américaine. MM. Trudeau et Trump “ont réitéré l’importance de la relation bilatérale Canada-États-Unis et discuté de divers sujets d’intérêt mutuel”, a indiqué le chef du gouvernement canadien dans un communiqué en assurant que les deux hommes ont prévu de “se rencontrer bientôt”.
“Le premier ministre a souligné le caractère intégré de la relation économique entre le Canada et les Etats-Unis”, est-il précisé. Les trois-quarts des exportations canadiennes sont à destination du voisin du sud et ont totalisé 358 milliards de dollars canadiens (251 mds d’euros) sur les 11 premiers mois de 2016.
Pour le Canada, le protectionnisme affiché du président Trump menace sa croissance économique et les nombreux emplois induits par les exportations de marchandises vers les Etats-Unis.
Comme il l’a répété dans son discours d’investiture vendredi, Donald Trump veut rapatrier et protéger les emplois sur le sol américain. Pour cela, il prévoit de se retirer du traité de libre-échange transpacifique (TPP) et veut contraindre ses partenaires canadiens et mexicains à renégocier l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna).
Vendredi, dès la prise de fonction officielle de Donald Trump, le site de la Maison Blanche avait d’ailleurs affiché un message clair: “Le président Trump s’est engagé à renégocier l’Aléna. Si nos partenaires refusent une renégociation qui donne aux travailleurs américains un accord équitable, le président adressera un préavis de retrait des Etats-Unis de l’Aléna” aux deux autres pays.
Justin Trudeau avait dès le lendemain de l’élection de Donald Trump en novembre accepté l’idée de renégocier l’accord de libre-échange afin de l’adapter aux nouvelles réalités économiques.
Le chef du gouvernement canadien a dépêché de nombreux conseillers et ministres pour travailler avec la nouvelle administration américaine au cours des derniers mois et a réorganisé son gouvernement en conséquence il y a moins de deux semaines.
Le chef de la diplomatie Stéphane Dion, très critique à l’égard de Donald Trump, avait été remplacé par Chrystia Freeland qui était en charge du Commerce international. La nouvelle ministre des Affaires étrangères a d’ailleurs gardé dans ses prérogatives le dossier commercial avec les Américains.