Trente ans Tchernobyl – "Les conséquences pour la Belgique sont très limitées"

Le nuage de déchets radioactifs qui a atteint la Belgique quelques jours après la catastrophe de Tchernobyl n’a pas eu beaucoup d’impact sur notre pays, selon Lodewijk Van Bladel, expert à l’Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN). Selon ce dernier, il n’y a pas non plus, trente ans plus tard, de preuve d’une augmentation significative de cancers de la thyroïde à la suite de Tchernobyl. Le nuage de déchets radioactifs a touché la Belgique le 2 mai 1986, mais avait déjà effectué tout un voyage, via la Scandinavie notamment. Selon l’expert, l’impact sur la santé des Belges est dès lors resté limité et les terres ainsi que l’air n’ont été que légèrement impactés. “Le nuage s’était déjà fortement aminci lorsqu’il est arrivé au-dessus de la Belgique et ne contenait que de petites doses de substances radioactives”, a-t-il expliqué.
Le 4 mai, différentes mesures ont tout de même été prises pour limiter tant que possible les conséquences sur la santé. Il s’agissait par exemple d’avis pour mieux laver les légumes. Les agriculteurs ont par ailleurs reçu pour conseil de garder leurs vaches à l’intérieur, une mesure qui a fait l’objet de nombreuses critiques étant donné que les enfants pouvaient continuer à jouer dehors. “Il ne s’agissait toutefois pas de protéger les vaches mais bien de les empêcher de manger de l’herbe contaminée, afin d’épargner le lait et la viande.”
En revanche, une étude menée par l’hôpital universitaire de Mont-Godinne (UCL) a révélé que depuis 1986, le nombre de cancers de la thyroïde constatés chez les jeunes âgés de moins de quinze ans au moment de Tchernobyl avait augmenté. Lodewijk Van Bladel ne remet pas cette hausse en question, mais doute du lien de cause à effet entre celle-ci et la catastrophe nucléaire d’il y a trente ans.
“Tchernobyl ne peut pas expliquer cette augmentation. Le rayonnement a été trop léger. De plus, la hausse aurait dû suivre une trainée, qui correspond à la trajectoire du nuage radioactif qui a traversé le pays du nord vers le sud. Mais cela ne correspond pas au diagnostic”, précise encore Lodewijk Van Bladel.
L’expert souligne en outre que le nombre de cancers de la thyroïde a augmenté partout dans le monde.