Tom Waits continue d'accuser un théâtre équestre français d'"exploiter" son oeuvre

Le chanteur américain Tom Waits a de nouveau accusé lundi un théâtre équestre français d'”exploiter” son oeuvre après avoir essayé, sans succès, de faire interdire le spectacle où le metteur en scène Bartabas utilise plusieurs de ses chansons et s’inspire de son univers. “Les chansons ont une valeur; mon nom et mon image ont une valeur; ma voix a une valeur. (…) Et cette valeur a été empruntée et exploitée pour le profit et la promotion de la carrière de Bartabas”, fondateur du théâtre Zingaro, affirme Tom Waits dans une lettre publiée mardi par le quotidien Le Monde.

Il accuse Bartabas d’avoir utilisé seize chansons pour son spectacle “On achève bien les anges (Élégies)”, qui doit reprendre le 30 septembre en région parisienne, jusqu’au 31 décembre. Il “utilise ma voix et tout dans sa palette pour m’évoquer: son costume, son chapeau, sa gestuelle, ses déplacements, les enregistrements de ma voix et de ma musique”, dénonce le chanteur californien. Autre grief mis en avant par Tom Waits: l'”idéologie religieuse et politique” du spectacle où Bartabas rend hommage aux victimes des attentats jihadistes de janvier 2015 en France (17 morts). “Cela porte atteinte à l’intégrité de mon travail”, estime le chanteur qui a saisi la justice française pour protéger notamment “le droit pour les auteurs de choisir où et comment leurs chansons sont adaptées, modifiées et présentées”.

Une première décision de justice a été rendue jeudi dans laquelle le chanteur américain a échoué à faire interdire le spectacle. Une deuxième procédure est toujours en cours où Tom Waits réclame “plus de 500.000 euros” de réparations, selon l’avocate de Bartabas, Me Sophie Viaris, interrogée par l’AFP.
Bartabas a de son côté affirmé qu’il n’aurait “pas conçu ce spectacle de la même manière s’il (Tom Waits) m’avait dit qu’il n’était pas d’accord avec l’utilisation de ses chansons”, a-t-il affirmé. Il évoque pour sa part l’utilisation de “douze chansons” de Tom Waits et assure que 400.000 euros ont été versés “au titre des droits musicaux”.

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19 septembre 2016 - 14h50