Tolérance zéro pour les logements et les débits de boissons relancée à Charleroi

Au lendemain du meurtre commis ce week-end à Charleroi, le bourgmestre Paul Magnette a convoqué en urgence une réunion du conseil zonal de sécurité, qui a décidé lundi d’une “tolérance zéro” en matière de logements et d’horaires de fermeture des débits de boissons. Un homme avait été abattu, la nuit de dimanche, dans un café du quartier de la Ville-Haute, particulièrement visé par les faits de nuisance et d’insécurité ces derniers mois. L’échevine déléguée Françoise Daspremont a rappelé qu’un budget exceptionnel de 900.000 euros avait été mis en œuvre en juin dernier, afin d’améliorer la sécurisation sous ses différents aspects dans ce quartier. Malgré les efforts entrepris, la sérénité n’y est pas revenue, a-t-elle concédé, et des dispositions vont être relancées pour appliquer la tolérance zéro dans deux domaines particuliers.

Le premier consistera à vérifier à nouveau 110 logements qui avaient été contrôlés dans les rues concernées par ce climat anxiogène, et notamment à vérifier que des scellés n’en ont pas été enlevés, permettant à des illégaux de s’y abriter. Le second permettra de vérifier de manière stricte les horaires de fermeture des débits de boissons, qui font déjà l’objet d’arrêtés de police.

De son côté, le commissaire en chef de la zone de police, Philippe Stratsaert, a souligné que les opérations de contrôle, notamment en matière de stupéfiants, s’effectuaient de manière répétée dans ce quartier. Mais dans la mesure où elles ne permettant d’intercepter que de petits détenteurs de quantités minimes de drogue, elles n’aboutissement pas à des mandats d’arrêt, après quelques heures de privation de liberté. D’autre part, les opérations menées par la section stups, plus fructueuses, ne sont pas spectaculaires. 350.000 euros ont déjà été dépensés, de ce budget spécial.

Un “appel du pied” va être lancé en direction du fédéral, afin que soit réétudiée la norme KUL qui fixe actuellement le nombre de policiers carolorégiens, mais aussi pour que davantage de places d’hébergement soient prévues pour les illégaux interpellés et qui font l’objet d’ordres de quitter le territoire trop souvent sans réel effet.