Theresa May trébuche sur le décret anti-immigration de Trump

Deux jours après son offensive de charme à Washington, la Première ministre britannique Theresa May s’est résolue dimanche à dénoncer les restrictions à l’immigration imposées par le président américain Donald Trump, après avoir été vivement critiquée pour son refus de le faire. “La politique d’immigration des Etats-Unis est l’affaire du gouvernement des Etats-Unis comme celle de notre pays doit être fixée par notre gouvernement. Mais nous ne sommes pas d’accord avec ce type d’approche”, a déclaré un porte-parole de Downing Street, assurant que Londres “interviendrait auprès du gouvernement américain” si cette politique avait un “impact” sur les citoyens britanniques.

Mais la réaction de Downing Street intervient tard: quelques heures plus tôt, lors d’une visite officielle en Turquie, Mme May avait refusé de critiquer l’initiative américaine, déclenchant une vive polémique au Royaume-Uni. “Les Etats-Unis sont responsables de la politique des Etats-Unis sur les réfugiés”, avait déclaré la Première ministre, au lendemain de sa rencontre très commentée avec Donald Trump à Washington.

Une pluie de critiques s’est aussitôt abattue sur la cheffe du gouvernement conservateur, accusée jusque dans son propre camp de renier les droits de l’homme au profit de la “relation spéciale” avec Washington: “Je me fiche de la relation spéciale (entre Londres et Washington), certaines lignes ne doivent juste pas être franchies”, a réagi sur Twitter la députée conservatrice Heidi Allen.

Le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a lui aussi condamné l’absence initiale de réaction de la Première ministre : “Theresa May, au nom de la Grande-Bretagne, vous auriez dû condamner le décret contre les musulmans de Donald Trump. Honteux”, a-t-il réagi sur Twitter.