Tentative de coup d'Etat en Turquie – L'état d'urgence vise le mouvement de Gülen, affirme le vice-Premier ministre

L’état d’urgence décrété pour trois mois par le président turc Recep Tayip Erdogan mercredi soir vise à poursuivre les sympathisants du prédicateur Fethullah Gülen, a affirmé le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus. Numan Kurtulmus, cité par l’agence publique Anadolu, a déclaré que l’état d’urgence serait utilisé pour combattre toute “structure parallèle”, un terme utilisé par le gouvernement turc pour décrire Fethullah Gülen, le prédicateur islamique basé aux USA, accusé d’être l’instigateur de la tentative de coup d’Etat vendredi passé.
M. Kurtulmus a encore assuré que l’état d’urgence n’affecterait pas la vie quotidienne des gens ordinaires ou le travail du gouvernement.
La Turquie a exigé l’extradition de M. Gülen, autrefois allié du président Erdogan, qui nie cependant toute implication dans la tentative de coup d’Etat de vendredi.
Le vice-Premier ministre chargé de l’Economie, Mehmet Simsek a insisté sur le fait que l’état d’urgence n’allait pas altérer les libertés de base, dont celles de la liberté de circulation, de rassemblement ou de presse.
L’état d’urgence décrété mercredi par le président Recep Tayyip Erdogan est entré en vigueur peu après, lors de sa publication dans le journal officiel du pays.
Il sera passé en revue jeudi au Parlement, dominé par le parti d’Erdogan, l’AKP, qui pourra décider s’il en modifie la durée ou le rendre plus restrictif.
Le président Erdogan s’est engagé à ne faire “aucun compromis” sur la démocratie. L’état d’urgence “n’est absolument pas contre la démocratie, la loi et les libertés”, a-t-il ajouté.
Il a également cherché à ne pas effrayer les marchés et les investisseurs étrangers, affirmant que les réformes économiques seraient poursuivies. “Nous n’allons pas compromettre la discipline financière.”
Le président Erdogan a également prévu de présenter un projet de loi pour réintroduire la peine de mort en Turquie, même si la mesure devait compromettre l’adhésion de son pays à l’UE, a-t-il confirmé lors d’une interview accordée à la chaîne Al-Jazeera.
Dans la purge qui a suivi la tentative de coup, plus de 50.000 fonctionnaires ont été limogés, suspendus ou détenus, dont 3.000 magistrats. En outre 6.746 soldats ont été arrêtés ainsi que 100 généraux.
Quelque 260 personnes sont décédées la nuit du putsch et 1.500 autres ont été blessées.