Syrie: la Russie encore "loin" de la position américaine

Les Russes, qui discutent actuellement d’un accord de coopération militaire avec les Américains sur la Syrie, sont encore “loin” des positions des Etats-Unis, a souligné lundi le ministre américain de la Défense Ashton Carter. Les négociations menées par le secrétaire d’Etat américain John Kerry visent à déterminer si les Russes sont “prêts à faire la bonne chose en Syrie”, c’est-à-dire “promouvoir une transition politique” écartant Bachar al-Assad du pouvoir, et “combattre les extrémistes” et non l’opposition modérée, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse au Pentagone.
“Ils en sont loin pour l’instant”, mais “c’est ce que le secrétaire d’Etat Kerry essaie de promouvoir” auprès d’eux, a assuré M. Carter.
Vendredi dernier, M. Kerry était à Moscou pour voir le président Vladimir Poutine et son homologue russe, Sergueï Lavrov. Les deux puissances se sont mises d’accord sur une coopération accrue et des “mesures concrètes” destinées à sauver la trêve en Syrie et à combattre les djihadistes, notamment ceux du groupe Etat islamique.
Mais ce projet qui pourrait comprendre une coopération entre les militaires américains et russes sur place suscite le scepticisme d’un certain nombre de responsables à Washington.
Le directeur du renseignement national, James Clapper, a souligné la semaine dernière dans le Washington Post qu’il s’opposait au partage de renseignement sur la Syrie avec la Russie.
“J’ai exprimé mes réserves, par exemple, sur le partage de renseignement avec les Russes… ce qu’ils veulent désespérément, je pense, pour exploiter, pour apprendre ce qu’ils peuvent sur nos sources et nos méthodes”, a-t-il dit.
M. Carter et le général Joe Dunford, le chef d’état-major inter-armées américain, ont en tout cas souligné que si accord il y avait avec Moscou, il ne serait pas fondé sur la “confiance”, mais sur des engagements vérifiables.
“Nous n’entrons pas dans une transaction fondée sur la confiance. Il y aura des procédures spécifiques dans toute transaction que nous pourrons avoir avec la Russie qui nous permettront de protéger notre sécurité opérationnelle”, a déclaré le général Dunford.