Soudan du Sud: la crise des réfugiés qui s'aggrave le plus vite dans le monde

La guerre civile au Soudan du Sud a “contraint des centaines de milliers de personnes à fuir la fertile région d’Équatoria (dans le sud du pays, ndlr) au cours de l’année écoulée, et génère des atrocités, la famine et la peur”, écrit Amnesty International dans un rapport publié mardi. L’organisation de défense des droits humains, qui parle de la “crise des réfugiés qui s’aggrave le plus vite dans le monde”, s’inquiète de la sérieuse pénurie de nourriture dans cette région, alors que l’Onu a dernièrement mis en garde contre l'”insécurité alimentaire” atteignant des niveaux sans précédent dans le pays. L’organisation dit avoir recensé en Équatoria, durant le mois de juin dernier, des crimes de droit international et d’autres violations graves des droits humains commis principalement par les forces du gouvernement, mais aussi de l’opposition, contre la population civile.
La région avait globalement échappé aux violences politiques et intercommunautaires qui ravagent le pays depuis 2013. Mais depuis mi-2016, les combats s’y sont intensifiés. Les atrocités se sont traduites par le déplacement massif de près d’un million de personnes, notamment des réfugiés qui ont fui vers l’Ouganda voisin. Selon Amnesty, il s’agit de la crise des réfugiés qui s’aggrave le plus vite dans le monde.
“L’intensification des combats en Équatoria est synonyme de violences accrues contre la population civile. Des hommes, des femmes et des enfants sont abattus, tués à coups de machettes et brûlés vifs chez eux. Des femmes et des jeunes filles sont victimes de viols collectifs et enlevées”, indique Donatella Rovera, conseillère spéciale sur les crises au sein d’Amnesty International.
En outre, l’accès des civils aux denrées alimentaires est fortement restreint, “la nourriture étant devenue une arme de guerre”, selon Mme Rovera.
“Cette guerre a cela de tragique que le grenier à blé du Soudan du Sud – une région qui il y a encore un an pouvait nourrir des millions de personnes – est devenu un champ de bataille”, souligne Joanne Mariner, conseillère spéciale sur les crises, citée par Amnesty International.
En juin dernier, l’Onu avait déjà mis en garde contre l'”insécurité alimentaire qui atteint des niveaux sans précédent dans certaines zones du Soudan du Sud”, relevant que le nombre de personnes en situation d’urgence alimentaire, soit le niveau précédant celui de famine, était passé de 1 million en février à 1,7 million.

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04 juillet 2017 - 02h35