Sortie de l'UE: Cameron reçoit un accueil encourageant à Berlin et Budapest

Engagé dans une tournée pour obtenir des soutiens européens, David Cameron a reçu jeudi des signaux encourageants à Berlin et Budapest, sans toutefois obtenir l’appui inconditionnel aux réformes qu’il réclame pour maintenir le Royaume-Uni dans l’UE. Le Premier ministre britannique a reconnu que son temps était compté, à moins de deux mois d’un sommet européen à Bruxelles, qui sera dominé par la question du maintien ou non de son pays dans l’UE.

“Je l’ai dit, je dois tenir mon référendum d’ici la fin 2017; si cela prend plus de temps de trouver un accord, ce qui m’importe c’est la substance plutôt que le calendrier”, a lâché en conclusion M. Cameron lors d’une conférence de presse à Budapest, à l’issue d’une journée chargée.

Lors d’une rencontre avec Viktor Orban, son homologue hongrois, les deux hommes sont apparus tout sourire et détendus. “David nous a présenté ses idées lors de la dernière réunion du V4 à Bruxelles (qui regroupe la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque, ndlr). Nous avons tous signifié notre soutien, donc nous avons des raisons d’être optimistes sur un accord”, a déclaré M. Orban.

“Nous sommes très reconnaissants au Royaume-Uni de soulever des questions que nous n’avons pas assez de poids pour soulever”, a lancé le Hongrois.
David Cameron veut notamment des changements des règles régissant la zone euro, – dont son pays ne fait pas partie -, ainsi que sur les problématiques de compétitivité et de souveraineté.

La question la plus problématique reste néanmoins la même depuis des semaines: celle des allocations aux citoyens de l’UE installés au Royaume-Uni, que David Cameron voudrait supprimer pour les quatre premières années.

“Nous soutenons trois des quatre propositions, nous irions même plus loin pour certaines d’entre elles (…) mais la quatrième est plus difficile”, a nuancé Viktor Orban, dont certains concitoyens installés en Grande-Bretagne pourraient pâtir d’une telle mesure.

“Nous ne voulons pas être des parasites”, a-t-il garanti. “Les Hongrois travaillent bien et contribuent à l’économie britannique, et ils ne devraient pas accepter de discrimination”, a-t-il expliqué.

“Mais nous sommes ouverts à toute suggestion pour mettre fin aux abus dans les aides sociales, nous n’aimons pas ça en Hongrie non plus”, a-t-il assuré.

Plus tôt déjà, Angela Merkel avait prêté une oreille attentive aux revendications britanniques. Les deux dirigeants se sont rencontrés mercredi soir en Bavière. La chancelière a jugé que l’octroi automatique d’allocations sociales dès le début du séjour d’un citoyen d’un autre pays de l’UE n’était pas dans l’esprit de la libre-circulation en Europe.

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07 janvier 2016 - 20h46