Sommet européen – Les dirigeants européens envisagent de réduire des financements de l'UE à la Turquie

Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ont demandé à la Commission européenne de réorienter les financements liés aux négociations d’adhésion avec la Turquie. Ils souhaitent que le versement des aides soit conditionné au respect de l’Etat de droit et des droits de l’homme, est-il ressorti d’un dîner à la sortie du sommet européen organisé jeudi à Bruxelles. Environ 4,4 milliards d’euros sont réservés pour le candidat à l’adhésion à l’UE entre 2014 et 2020. Depuis le coup d’Etat manqué l’an passé et la répression sévère qui a suivi, les relations avec Ankara se sont crispées.
La chancelière allemande, Angela Merkel, s’est engagée “pour que les aides de pré-adhésion à l’UE, que nous donnons, soient réduites”, a-t-elle déclaré lors de sa conférence de presse à la fin du premier volet du sommet européen, organisé jeudi et vendredi.
“L’évolution de l’Etat de droit en Turquie, va, à notre avis, dans une mauvaise direction et nous avons de très gros soucis (…), et pas seulement parce que beaucoup d’Allemands ont été arrêtés”, a souligné Mme Merkel.
Le gel ou la suspension totale des subsides prévus pour la Turquie ne font toutefois pas l’unanimité au sein du Conseil européen, mais selon Mme Merkel il est bien question de les “limiter de manière responsable” .
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a indiqué qu’il était attendu de la Commission européenne qu’elle se concentre davantage sur les droits de l’homme et l’Etat de droit. “De la sorte, il y a moins de dépenses et cela affecte moins le plafond total”, a expliqué le libéral.
Plus tôt, le Premier ministre belge Charles Michel avait dit soutenir la démarche visant à réorienter les fonds de pré-adhésion dont la Turquie bénéficie.
Les chefs d’Etat et de gouvernement ont aussi discuté durant leur dîner des dossiers iraniens et nord-coréens. Ils ont d’une part marqué leur attachement à l’accord sur le nucléaire iranien que les USA ne comptent pas certifier, et d’autre part menacé d’étapes supplémentaires envers la Corée du Nord si le régime ne plie pas face aux résolutions de l’ONU lui intimant la fin de son programme nucléaire et balistique.