Soins de santé: "3 milliards d'économies sans toucher au patient est mission impossible"

Réaliser trois milliards d’économies dans le budget des soins de santé entre 2015 et 2018 sera impossible sans toucher au portefeuille du patient, a averti mardi le Secrétaire général de l’Union nationale des Mutualités socialistes – Solidaris (UNMS), Jean-Pascal Labille. La sécurité sociale est attaquée dans ses grands principes fondamentaux et dans son financement, a-t-il affirmé mardi matin, au micro de Matin Première (La Première-RTBF). Interrogé au sujet de la baisse du prix de 1.300 médicaments génériques de l’ordre de 6 à 19%, Jean Pascal Labille a estimé que l’on aurait pu aller beaucoup plus loin en Belgique où ce type de produit “coûte encore très cher”, plus cher qu’à l’étranger, et notamment qu’en France. M. Labille a ajouté que par ailleurs, un pacte passé entre la ministre des Affaires Sociales Maggie De Block (Open VLD) et l’industrie pharmaceutique sans passer par les organes de l’INAMI prévoyait à contrario une augmentation de 2,4% des spécialités pharmaceutiques alors que la norme de croissance des soins de santé est fixée à 0,75%.

Cette décision engendrera un profit d’une bonne soixantaine de millions d’euros pour l’industrie pharmaceutique, un montant qu’il a mis en rapport avec le constat en ce début d’année 2016, d’un déficit de 60 millions d’euros. Pour Jean-Pascal Labille, la mesure positive, dans l’immédiat, sur le portefeuille du patient ne masque pas les sombres perspectives des économies qui se profilent dans la sécurité sociale et leur impact sur le même patient.

Pour trouver 3 milliards d’ici 2018, il ne sera pas possible de “ne pas toucher au portefeuille du patient”, comme en atteste déjà l’augmentation des tickets modérateurs chez certains spécialistes, et le report du tiers-payant pour les malades chroniques. “La sécurité sociale est attaquée dans ses grands principes” d’universalisme, de financement et de concertation, a encore dit Jean-Pascal Labille.