Séisme en Italie: 241 morts, les questions fusent

L’Italie s’interrogeait jeudi sur les raisons d’un bilan de 241 morts, au lendemain du séisme meurtrier qui a réduit à l’état de ruines plusieurs villages dans le centre du pays. Un nouveau séisme d’une magnitude 4.3 a par ailleurs entraîné des dégâts supplémentaires dans les villages déjà fortement touchés. La protection civile a ramené à 241, contre 247 précédemment, le bilan des victimes, prévenant toutefois qu’il pouvait encore s’aggraver. La responsable du département des situations d’urgence de la protection civile italienne, Immacolata Postiglione a indiqué jeudi en fin de matinée qu’il y avait désormais quelque 270 blessés hospitalisés. La protection civile n’a en revanche toujours pas donné d’indication sur le nombre de disparus.

Des dizaines de répliques ont été ressenties dans la nuit et jeudi matin, dont une forte secousse vers 14H30, réveillant la peur pour les survivants et l’angoisse des secouristes, contraints de s’interrompre par exemple à Amatrice lorsqu’un pan de mur s’est écroulé à côté d’eux.

Des milliers de bénévoles et professionnels continuaient jeudi à chercher sous les décombres une trace de vie aussi minime soit elle, après une nuit apparemment pour rien. Mme Postiglione n’a en effet pas fait mention jeudi d’éventuels survivants retrouvés pendant la nuit. Mais, a souligné de son côté un responsable des pompiers, le dernier survivant du tremblement de terre de L’Aquila en 2009 a été sauvé 72 heures après la catastrophe.

Plus de 24 heures après le drame, des questions se posent aussi sur le pourquoi d’un bilan aussi lourd dans une zone relativement peu peuplée et composée uniquement de villages. Le tremblement de terre à L’Aquila, non loin de la zone du séisme de mercredi, avait fait plus de 300 morts. Mais il s’agissait alors d’une ville de plusieurs dizaines de milliers d’habitants.

Le président du Conseil italien Matteo Renzi, interrogé mercredi sur ce point, a évoqué une caractéristique de très nombreux villages et bourgs italiens: l’existence de centres historiques datant de plusieurs siècles, “très beaux, mais qui risquent beaucoup plus”.

Reste l’exemple, incompréhensible pour certains, scandaleux pour les autres, de l’école d’Amatrice, rénovée en 2012 pour l’adapter aux normes anti-sismiques et réduite à l’état de décombres mercredi. Une enquête a d’ailleurs été ouverte par le procureur de Rieti.